Les résultats des élections législatives des 30 juin et 7 juillet derniers n’ont pas apporté la clarification espérée par le Président de la République. Au contraire, c’est plutôt un sentiment de confusion et d’incertitude qui domine. Avec trois blocs politiques principaux, dont aucun n’a de majorité absolue, l’Assemblée nationale apparaît, plus que jamais, comme un reflet de notre société : divisée et difficile à réconcilier autour d’un projet commun pour le bien de notre pays.
La constitution en cours des groupes politiques de cette chambre et l’élection de sa Présidence le 18 juillet prochain seront des étapes clés, préalablement à la nomination du Premier Ministre.
Quoi qu’il advienne, il est rassurant de garder en tête que le Sénat, souvent à notre écoute, aura un rôle crucial à jouer, en tant qu’élément modérateur.
Ces derniers mois, la profession agricole a regretté de ne pas être suffisamment entendue. Nous avons déploré que les choses ne bougent pas assez vite à la suite des mobilisations de la fin 2023 et du début d’année 2024. Mais il ne faudrait pas que le nouveau gouvernement fasse le choix d’une marche arrière sur les sujets que nous portons !
Car les enjeux demeurent et ils sont de taille, tant pour la betterave sucrière que pour l’ensemble des grandes cultures : compétitivité de notre agriculture, moyens de production, souveraineté alimentaire nationale et européenne, distorsions de concurrence, renouvellement des générations, etc. Notre agenda n’a pas changé et des réponses concrètes sont toujours attendues.
Nous ne rappellerons jamais assez que nous sommes le premier maillon de la chaîne alimentaire qui fournit au quotidien à tous nos concitoyens une nourriture abondante, saine et bon marché. Et que nous n’aspirons qu’à faire notre métier dans les meilleures conditions, avec un revenu décent.
J’exhorte donc les responsables politiques, jusqu’au plus haut niveau, à répondre aux attentes du monde agricole. Ils doivent nous écouter et construire avec nous, agriculteurs, un véritable projet d’avenir. Je le dis clairement : continuer à appliquer une idéologie décroissante, déconnectée de nos réalités de terrain, serait nuisible à notre profession, notre économie et nos territoires.
C’est la seule voie imaginable et la CGB reste, comme elle l’a toujours été, force de proposition au service de cette ambition.