À l’occasion de l’Assemblée générale de la CGB Oise le lundi 17 juin, Alexis Hache, son président, s’est réjoui d’une « année exceptionnelle qui aura permis aux différents groupes sucriers de constituer de confortables réserves et/ou de se désendetter massivement. Entre 4 et 8 euros par tonne de betteraves suivant les groupes sucriers. C’est une bonne chose, mais elle mérite d’être connue par les planteurs et la CGB s’en assurera ».

La CGB veille au grain

Alexis Hache a mentionné les défis et les menaces qui pèsent cependant sur la filière betterave : « nous sommes conscients que les moyens techniques mis à disposition des planteurs se restreignent d’année en année. Il en résulte une augmentation du risque pris sur nos fermes qui doit se traduire, et la CGB y veillera, par des prix garantis en amont et des souplesses sur les volumes à produire. Nous sommes aussi conscients que l’état et la représentation nationale poussent des règlements (eau, phyto, …) qui ne sont pas durables pour l’agriculteur. La CGB, l’ITB et l’ARTB veillent et veilleront à toujours mettre en avant l’économie, pilier oublié parmi les trois critères de la durabilité. Enfin, nous sommes conscients qu’au règlement européen s’ajoutent des contraintes supplémentaires franco-françaises. La CGB exige le même marché et les mêmes normes, et travaille au rétablissement d’une concurrence pure et parfaite ».

Alexis Hache a aussi évoqué les objectifs de décarbonation imposés aux industriels : « l’effort et le coût de cette décarbonation devront être équitablement répartis entre l’amont et l’aval. À défaut de protection aux frontières, les prix des sucres décarbonés doivent nécessairement être réévalués par rapport aux sucres d’importation extra-européenne notamment » a-t-il affirmé en assurant que la CGB et la CIBE y travaillent.

Les sanctions contre la Russie ont été contre-productives

La réunion annuelle du syndicat betteravier a aussi été l’occasion d’éclairer la question suivante : la France et l’Europe sauront-elles utiliser l’arme alimentaire ? Thierry Pouch, le chef du service économie de Chambres d’agriculture France et coauteur du livre « Géopolitique du sucre » a fait une rétrospective sur les politiques agricoles européenne et internationale des 60 dernières années. Parmi les points abordés, il a souligné que les sanctions qui ont été attribuées à la Russie depuis ces dernières années ont été contre-productives. « Elles lui ont permis d’augmenter sa production, en particulier de céréales ».

Renaud d’Hardivilliers