La réunion promise par le président de la République lors du Salon de l’Agriculture a rassemblé, le 2 mai à l’Élysée, une trentaine de représentants du monde agricole : syndicats (dont Franck Sander, président de la CGB), interprofessions et coopératives.
Estimant que la crise n’est pas près de s’éteindre, au regard de la diversité des attentes, Emmanuel Macron a promis de donner sa vision, comme il l’avait fait lors de son discours de Rungis en 2017, où il avait prôné la montée en gamme de l’agriculture.
Le président a proposé deux échéances possibles pour un « Rungis 2 » : la rentrée de septembre ou après les élections des chambres d’agriculture de janvier 2025, craignant que la concurrence entre syndicats puisse être un facteur d’interférence dans la définition de la vision de l’avenir de l’agriculture. Les présidents de la FNSEA et des JA ont plaidé pour que ce discours se tienne dès septembre : « L’agriculture ne doit pas attendre », estime Arnaud Rousseau.
4 axes stratégiques
Le chef de l’État a d’ores et déjà défini 4 axes stratégiques :
– Assurer le renouvellement des générations, en faisant le lien notamment avec le PLOA actuellement en discussion ;
– Produire pour nourrir, en mettant l’accent sur les moyens de production nécessaires ;
– S’adapter pour faire face aux enjeux de transition tout en préservant notre souveraineté alimentaire ;
– Se protéger et accompagner, pour préserver notre souveraineté alimentaire notamment face à la concurrence déloyale.
Après la forte mobilisation des agriculteurs et une phase de travail, qui s’achève avec la mise en chantier de plusieurs textes législatifs (projet de loi d’orientation agricole, loi sur les phytosanitaires et Egalim), la FNSEA attend des résultats concrets.
« Nous attendons que toutes les mesures prises par les pouvoirs publics soient traduites dans les textes puis déclinées jusque dans les cours de ferme », a déclaré Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse juste après la réunion.
Concrètement les demandes sont fortes sur les moyens de production : l’accès à l’eau, les produits phytosanitaires ou la simplification des normes. Le président de la CGB a pu sensibiliser une nouvelle fois le chef de l’Etat à la nécessité d’agir pour renforcer la compétitivité de notre agriculture, notamment en dotant les grandes cultures, et en particulier la betterave, des moyens de production dont disposent nos voisins européens. Chaque agriculteur attend quelque chose, d’où le caractère protéiforme de cette crise. Et Arnaud Rousseau de prévenir : « On ne va pas se contenter d’avoir seulement 70 % des mesures qui sont sur la table ».