« Encore une betterave mangée par des limaces ! » Couteau à la main, Yohan Debeauvais, délégué ITB régional, observe une parcelle semée le 22 mars à Oudeuil dans l’Oise (stade 2 feuilles vraies). « Regardez ces betteraves fanées. Elles ont été attaquées par des limaces noires au niveau souterrain.
Il est préférable d’intervenir vite. Une fois habituées au goût des betteraves, elles ont tendance à délaisser les granulés molluscides ». Attentifs, des agriculteurs adhérents de groupes de développement agricole du nord-ouest de l’Oise profitent de cette animation tour de plaine le 23 avril.
Desherbage : attention aux résistances
Les betteraves sorties de terre sont encore rares dans le Nord-Ouest de l’Oise. La majorité ont été semées du 13 au 14 avril. Les semis se terminent à peine. Dans une parcelle, semée le 13 avril, elles germent. Quelques adventices commencent à sortir de terre. « Pour votre premier désherbage, ne vous fiez pas au stade des betteraves mais au stade des adventices », prévient le technicien ITB.
« Le délai entre le T1 et le T2 ne doit pas dépasser 10 jours, même si vous ne voyez pas beaucoup de mauvaises herbes. En cas de relevées importantes, réalisez le T2 au bout de 6 jours. A partir d’un certain stade, il devient difficile voire impossible de contrôler les chénopodes ».
Et ce d’autant plus que des chénopodes deviennent résistants au phenmédiphame (Betanal) et à la métamitrone. Certains détoxifient ces matières actives. Il faut éviter de sous-doser et de traiter ces adventices à des stades avancés, conseille le spécialiste.
A plus de deux feuilles, les herbicides semblent « griller » les chénopodes, mais ils peuvent repartir. Il est préférable de ne pas descendre sous les 1l/ha de Betanal et toujours de l’associer avec 0 ,2l/ha d’éthofumesate et 0,4 à 0,5 l/ha de métamitrone.
Dose complète pour les insecticides
Pour limiter le risque de jaunisse, bannissez les relevées de betteraves sur les tas de déterrage. Le Teppeki, limité à un passage, sera privilégié par temps froid. Le Movento nécessite un temps poussant. La surveillance des pucerons doit s’effectuer tous les 8-10 jours jusqu’à la couverture. L’efficacité de ces insecticides peut atteindre les 80 %, et n’est pas comparable aux traitements de semences avec des néonicotinoïdes.
ll ne faut pas sous-doser les insecticides, même si les betteraves sont petites, surtout en cas de forte pression. Autre conseil, l’ajout d’un litre d’huile végétale (Actirob). Enfin, il faut éviter certains mélanges avec les herbicides, comme le Safari et le Centium lors de l’utilisation du Movento. Il faut mieux effectuer l’insecticide 24 h avant ces désherbants.
Quant aux betteraves Smart, la vigilance est de mise pour éviter les résistances aux herbicides. Toutes les betteraves montées doivent être éliminées, ainsi que les repousses dans le blé. Si les graminées sont résistantes au groupe HRAC 2, il ne doit pas être utilisé.
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