Le groupe Avril, le 5ème groupe industriel français, présidé par Arnaud Rousseau et leader industriel et financier de la filière des huiles et protéines végétales, a très bien résisté à la chute des prix des commodités agricoles. Malgré un chiffre d’affaires inférieur de 1,1 milliard d’euros (Md d’€) à celui de 2022 (9,0 Mds d’€), l’Ebitda * est de 341 millions d’euros, en baisse de 242 M€ par rapport à 2022, qui avait atteint un niveau exceptionnel.
« Le domaine Avril Première Transformation & Énergies Renouvelables, qui regroupe les activités historiques de trituration ainsi que la production de tourteaux, d’huiles raffinées et de biocarburants, reste le premier contributeur avec un Ebitda à 217 M€ », a expliqué Jean-Philippe Puig, directeur général.
L’an passé, Avril a investi près de 450 M€ « répartis à la fois dans les investissements industriels (243 M€), les engagements de Sofiprotéol (97 M€), la croissance externe et l’innovation », s’est réjoui son directeur général.
En France, Avril a construit de nouvelles unités de trituration pour la nutrition animale (Sojalim, Thouars et Rethel) et aux États-Unis, il a ouvert la première usine Oleon qui formule des ingrédients de spécialité à base d’huiles végétales. Outre-Rhin, le groupe a acquis Sunbloom Proteins, une jeune pépite allemande spécialisée dans la production de protéines extraites du tournesol à destination de la consommation humaine.
L’an passé, les objectifs du plan Avril 2023, lancé en 2019, ont été atteints malgré les résultats contrastés du groupe. En cinq ans, l’Ebitda a plus que doublé et sa performance extra-financière, qui mesure à travers 25 indicateurs clés les progrès accomplis en matière de RSE, a dépassé le score de 5 à 5,1.
Le 10 avril dernier, le groupe Avril a présenté son nouveau plan de développement Ambition 2030. Au cours des sept prochaines années, il mobilisera d’importantes capacités d’investissements (1,5 milliard d’euros – Mds d’€), en partie financées par les capitaux propres du groupe (1,56 Mds d’€). L’Ebitda devrait augmenter de 200 M€ et atteindre 550 M€ en 2030.
Au cours des sept prochaines années, « Avril structurera son développement autour de cinq axes stratégiques transverses à ses activités et ses domaines actuels », précise le directeur.
Ainsi, le groupe compte développer des solutions décarbonées et durables, développer la production de protéines végétales et, évidemment, accroître sa compétitivité. À l’horizon de 2040, le groupe projette de produire du kérosène vert pour les avions, issu d’oléoprotéagineux cultivés en Cive (cameline par exemple) après une récolte d’orge et avant l’implantation d’une nouvelle céréale d’hiver. La décarbonation de l’économie française s’accélère.
Frédéric Hénin
(*) l’équivalent de l’excédent brut d’exploitation.