Chiffres à l’appui, De Sangosse regrette que le biocontrôle ne se déploie pas plus vite. Le marché révèle en 2023 une timide hausse de près de 1,5 point comparé à 2020. En effet, 8 % des hectares déployés ont reçu au moins un produit de biocontrôle l’année dernière.
Le portefeuille de 45 spécialités rassemble biocontrôles, biostimulants, adjuvants et produits de phytothérapie. Les solutions de biocontrôle captent 20 % de parts de marché. Aussi, l’entreprise s’estime légitime pour tirer les enseignements du manque de dynamisme de ce segment. Et pose, en préambule, une mise en perspective : « une importante marge de progrès se situe sur le marché des grandes cultures », avertit Aurélie Morin, directrice de l’activité biocontrôle. Elle ne lâche pas l’objectif de 15 % des hectares déployés protégés avec au moins un produit de biocontrôle en 2025 et 30 % en 2030.
Pour y parvenir, elle préconise d’arrêter de regarder ailleurs. « Considérons l’existant, les outils sont sous-exploités malgré leur efficacité avérée », interpelle-t-elle. Invitant conseillers, techniciens, expérimentateurs à davantage appréhender ces solutions sous l’angle de l’efficacité. Marie Aubelé, cheffe de marché grandes cultures, propose même d’oser le biocontrôle seul contre la septoriose : « dans 100 % des situations, les parcelles traitées avec Pygmalion ont des résultats équivalents aux références, indique-t-elle. Quant à Échiquier, en cas de pression faible à moyenne des fusarium et selon la météo, c’est efficace ! ». Elle précise que 80 % de l’assolement concerne des variétés de blés résistantes à la septoriose, protégées en T2 avec un fongicide conventionnel. « Mais l’efficacité des triazoles et des SDHI s’érode. De plus, aucun nouveau mode d’action n’est attendu prochainement et les molécules majeures devraient être retirées dans les trois ans », prévient-elle.
S’inspirer du phosphate ferrique
Pour changer d’angle d’approche et face aux a priori, De Sangosse s’inspire du marché des anti-limaces avec le phosphate ferrique. En 2023, il s’applique sur 36 % des hectares en grandes cultures ; 50 % sont espérés en 2026. « Nous avons fait sauter les verrous du positionnement et du coût à l’hectare, relève Pierre Olçomendy, chef de marché anti-limaces. Lancé en 2016, Ironmax pro est désormais considéré comme l’égal du métaldéhyde, en termes d’efficacité, de facilité d’emploi en prélevée et de prix ».
A.D.
Le chiffre
450 M€ de chiffre d’affaires, dont 70 % à l’international dans 60 pays, contre 10 % il y a 5 ans.