Cela faisait partie des engagements politiques de la France, mais aussi de la Commission européenne face aux tensions à l’est de l’Europe ; celui de gérer les effets des flux de produits agricoles en provenance d’Ukraine.
La Commission a fait une proposition de règlement le 31 janvier. Les représentants du Conseil (ministres des États membres) de l’UE ont validé le 21 février la prolongation d’un an des mesures commerciales autonomes pour l’Ukraine, sans apporter la moindre modification au projet de la Commission. Ce texte prévoit notamment un « frein d’urgence » automatique pour 3 secteurs : œufs, volailles, sucre, avec arrêt des importations dès atteinte d’un certain seuil.
Mais, selon la CGB, cette avancée est loin d’être suffisante. En effet, selon cette proposition, le seuil de référence sera la moyenne des importations des années 2022 et 2023, soit probablement autour de 330 000 tonnes, alors que le syndicat demandait un contingent très inférieur. Par ailleurs, l’AGPB et l’AGPM demandaient que les céréales bénéficient aussi de cette protection. Force est de constater qu’ils n’ont pas été entendus.
D’autant que si ce texte est adopté par le Parlement, il n’entrera en vigueur qu’à partir du 6 juin 2024. D’ici-là, les seuils seront peut-être déjà dépassés. La CGB demande qu’une mesure de protection soit prise avant cette date. Mais pour l’instant, l’institution européenne n’envisage pas d’aller dans ce sens. La balle est maintenant dans le camp du Parlement européen.
Dans un communiqué de presse, la CGB, l’AGPB, l’AGPM et le syndicat volailler déclarent : « notre amertume est proportionnelle aux espoirs suscités : cela fait des semaines que l’on nous balade avec des mots ! S’il s’agit une opération de communication destinée à garantir la perspective d’une visite calme et tranquille au président de la République lors du Salon de l’agriculture, nous proposons une méthode plus simple pour le même résultat : écouter et agir ! Et, a minima, tenir sa parole ! »