Pas plus de 60 à 70 grains/m²

Les variétés de soja précoces (000) se cultivent en zone betteravière : Picardie, Bassin parisien, Champagne-Ardenne… Cependant, cette culture peut être difficile à s’implanter. Le choix de la date optimale de semis se raisonne du 20 avril au 15 mai en fonction des conditions climatiques de l’année. En effet, le sol doit être réchauffé à plus de 10°C afin de faciliter la levée.

Par ailleurs, dans le cadre du projet W-SoLENT, Terres Inovia, quatre partenaires coopératives et négociants ainsi que sept chambres d’agriculture du Grand Ouest ont travaillé sur les bonnes conditions d’implantation de ce protéagineux. Des essais ont été conduits de 2021 à 2023. « Réussir une bonne levée, c’est la moitié du travail réalisé », partage Cécile Le Gall, ingénieure chez Terres Inovia, lors du Webinaire Les Jeudis de TI. En particulier, les essais se sont concentrés sur l’impact de différentes densités de semis afin de repérer les meilleurs compromis. « Une densité de semis adéquate optimise le peuplement et contient les adventices pour maximiser le rendement », partage-t-elle.

30 % de pertes en moyenne à la levée

La plupart des essais sont menés avec des semences d’agriculteurs et deux tiers des sites ne sont pas irrigués. Les densités testées se répartissent de 45 à 95 plantes/m² selon les modalités.

Premier constat : de 13 à 50 % de manques sont notés à la levée. « En tendance, on observe une perte moyenne à la levée de 30 % », explique Cécile Le Gall. Conséquence, suite à ces manques, les peuplements obtenus s’échelonnent de 20 pieds/m² à 60 pieds/m², en deçà des peuplements visés. De fait, l’analyse des données d’essai tient compte du peuplement obtenu et non de la densité semée.

Par la suite, Terres Inovia a recherché pour chacun des groupes l’impact sur la hauteur des premières gousses ainsi que sur la hauteur totale de la plante. Tout d’abord, les gousses plus basses sont les plus fournies en graines. Elles doivent pouvoir être ramassées à la récolte, donc se situer idéalement à plus de 8 cm du sol, exception faite pour les moissonneuses-batteuses équipées de coupe flexible. Seul le groupe de densité 50 à 60 plantes/m² fait gagner en tendance 1,5 cm par rapport aux peuplements inférieurs à 20 plantes/m². Quant à la hauteur de plante, même si la densité de peuplement augmente, elle ne s’allonge pas et n’accroît pas le risque de verse.

Viser 40 à 50 pieds/m²

Enfin, côté rendement, un effet de seuil s’observe. « Quand on est dans la classe de 30 à 40 plantes par m², on gagne 44 % de rendement soit + 7q/ha comparé à une densité de levée de 20 plantes/ m² », explique Cécile Le Gall. Ensuite, le gain n’est pas proportionnel. Il n’est que de 53 % (9 q/ha) pour la classe de 50 à 60 plants par m² comparé au témoin à 20 plants/m².

En résumé, avec une perte moyenne admise de 30 % à la levée, il faut donc viser une densité de semis de 60 à 70 grains/m² pour atteindre 40 à 50 pieds/m² afin d’optimiser le rendement. « Ces résultats confirment nos préconisations, notamment pour la zone au nord de la Loire », souligne l’ingénieure.

Par ailleurs, avec des semences certifiées (75 à 150 € la dose), est-ce intéressant d’augmenter la densité de semis au-delà de 55-65 grains/ m²? « Avec un prix de 40 euros la tonne de soja, nous n’avons pas trop intérêt à dépasser ce seuil », recommande-t-elle.

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