La préparation du semoir

La betterave, comme toute culture de printemps, est une culture dont la productivité et la qualité de récolte vont dépendre de la réussite de l’implantation. Les fenêtres météo étant parfois courtes au moment des semis, le semoir doit être prêt pour ne pas manquer ces premières opportunités. Les premiers réglages doivent être faits à l’atelier, de manière à sortir le semoir de son hivernage. Il commence par le nettoyage à l’aide d’un nettoyeur haute pression qui éliminera toute la poussière accumulée pendant son stockage et qui pourrait nuire à la précision de travail de l’outil et favoriser l’usure. Il convient également de vérifier les trémies et d’aspirer les résidus/toiles d’araignées ou poussières si nécessaire. Chaque organe de l’outil est ensuite vérifié, suffisamment tôt de manière à anticiper des potentiels changements de pièces ou d’éventuelles réparations.

La profondeur de semis doit être réglée entre 2 cm et 2,5 cm pour permettre un contact optimal entre la terre humide et la graine, assurant une levée rapide et homogène. Pour mémoire, la profondeur est obligatoirement de 2,5 cm avec un traitement de semences comprenant de la téfluthrine. Pour vérifier ce réglage, toujours à plat dans un local sur sol dur, plusieurs cales d’une épaisseur de 2 cm sont disposées au niveau des points d’appui du semoir. L’enterrage est réglé de façon à faire reposer chacun des socs sur le sol.

En complément, toujours en amont des semis, un contrôle portera sur les dispositifs de guidage et de contrôle, si tracteur et semoir en sont équipés : consoles, antennes GPS, contrôleurs de semis. Lorsqu’il s’agit d’équipements récemment acquis, il est utile de les prendre en main avant la période de semis, pour éviter ensuite des pertes de temps.

Réglages finaux au champ

Ces premiers réglages doivent être affinés le jour du semis, en deux étapes. Après s’être assuré du bon centrage du semoir par rapport au tracteur, et de son horizontalité, on sème sur quelques mètres avec les roues de recouvrement relevées, laissant les graines visibles. La visualisation des semences permet de mesurer la distance de semis, et de s’assurer du respect des réglages attendus. Ensuite, les roues sont redescendues au sol, et on sème à nouveau sur quelques mètres. Cette fois, les graines doivent être dégagées précautionneusement, à l’aplomb de la graine, sans perturbation, afin de contrôler la profondeur de semis (photo ci-contre), en visant 2 à 2,5 cm (2,5 si traitement de semences téfluthrine). Ce contrôle est à refaire en cours de semis, surtout si la parcelle présente des différences de texture ou de structure superficielle après préparation. Lors des changements de parcelle avec le semoir, cette vérification est également conseillée. Elle peut être utile pour un semis confié à une entreprise. Cette opération est aussi le moment d’apprécier la mise en terre, comme le bon réglage des roues en V arrière qui doivent agir sur la base du lit de semence sans enfermer la graine dans un volume de terre resserrée. Au final, quelques choix peuvent être faits pour tenir compte de situations spécifiques, comme un éventuel relevage de la roue plombeuse si elle agit trop fortement, ou si elle tend à relever des graines.

Principaux points d’entretien des semoirs monograines

Trémies : vérifier qu’elles sont propres, sans résidu ou poussière. Vérifier le fonctionnement des trappes de vidange et leur verrouillage. Vérifier que les couvercles ferment correctement.

Sangliers : le combat continue
©ITB

Roues arrières plombeuses : vérifier l’écartement des roues de recouvrement en « V », lorsque celui-ci est réglable (sur les semoirs pneumatiques en particulier). Elles doivent être serrées de manière à ce que la graine se trouve dans le prolongement des deux roues pour fermer le sillon. Si ces deux roues restent écartées, elles risquent de remonter la graine et ainsi de modifier la profondeur d’enterrage.

Sangliers : le combat continue
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Roulette de plombage : vérifier leur bon alignement avec le sillon formé par le soc. Favoriser le contact entre la graine et la terre humide, ne pas tasser la terre au-dessus de la graine.

Sangliers : le combat continue
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Socs : vérifier l’usure des socs en comparant avec un soc neuf. Un fond de sillon arrondi permettra à la graine de rouler dans le sillon, ce qui dégradera la précision du semis. Si les ailes du soc sont usées, de la terre risque de tomber dans le sillon et d’asphyxier la graine dans la terre humide.

Sangliers : le combat continue
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Éléments distributeurs : semoir mécanique : vérifier l’usure des disques de sélection. Des alvéoles trop usées sont susceptibles de provoquer des doubles. Vérifier l’état des sélecteurs. Semoir pneumatique : vérifier la planéité des disques de sélection, régler le sélecteur à la taille des graines de betteraves, vérifier l’étanchéité des boîtiers.

Sangliers : le combat continue
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Châssis : nettoyer et graisser légèrement les pièces en mouvement. Pneumatiques : contrôler l’usure et la pression des pneumatiques d’entraînement, cela peut modifier l’espacement entre graines.

Sangliers : le combat continue
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Aspiration (semoirs pneumatiques) : vérifier l’usure et la tension des courroies ainsi que le bon état des roulements (pas de bruit suspect en fonctionnement). Vérifier l’étanchéité des gaines du circuit (en particulier aux endroits où elles touchent le métal) et au niveau des raccordements.

Sangliers : le combat continue
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CE QU’IL FAUT RETENIR

Le semis doit pouvoir bénéficier des fenêtres de tir dès qu’elles se présentent.

Pour cela, le semoir doit être préparé à l’avance, sans risquer de difficultés le jour J.

La préparation doit être anticipée pour d’éventuels remplacements de pièces.

Les réglages se complètent au champ pour tenir compte des conditions de chaque parcelle.