Kuhn continue de se poser en pionnier de l’épandage d’engrais par la voie pneumatique. Dernier de ses épandeurs traînés avec cette technique, l’Aero GT 60.1 (6 tonnes de capacité d’engrais) succède à l’ AGT 6036, apparu il y a vingt ans sur le marché et soumis à de multiples évolutions qui témoignent de son succès au fil des années. Le constructeur aura mis le temps nécessaire pour trouver un successeur à l’AGT 6036. « Sa validation sur le terrain a duré trois ans, avant sa commercialisation en septembre », détaille Pierre Loiret, au support technique « fertilisation » de Kuhn. En reprenant l’appellation Aero pour la nouvelle machine, le constructeur a voulu signifier qu’il l’inscrivait dans une longue lignée d’appareils née en 1982 avec l’Aero 1100, premier de ses épandeurs à système pneumatique. « Aujourd’hui, on observe un regain d’intérêt pour ce type de matériel, constate Pierre Loiret. Plusieurs constructeurs développent des prototypes. Mais nous restons les seuls à en commercialiser ». Comme son prédécesseur, l’Aero GT 60.1 assure des chantiers exposés au vent ou lorsque la qualité problématique des engrais, comme des urées mal calibrées, affectent la précision de l’épandage. Cependant, des améliorations majeures l’éloignent en mieux de l’AGT 6036. Des capteurs à ultrasons et un gyroscope affinent le suivi du sol par la rampe. « Le gyroscope sert à anticiper les « bosses » grâce aux informations qu’il envoie au système hydraulique de suspension de la rampe », précise Pierre Loiret. Le nouvel épandeur reçoit un dispositif qui lui évite de fertiliser là où ce n’est pas nécessaire, autrement dit dans les passages de traitement. Pour cela, des déflecteurs au centre de la rampe réorientent l’engrais vers la culture. L’appareil est compatible avec tous les terminaux Isobus et les dernières consoles du marché. Il peut moduler la dose d’engrais sur six sections d’une largeur de six mètres (sur une rampe de 36 mètres). Mais par rapport à des développements futurs, il interviendra un jour éclateur par éclateur. « Nous y travaillons, affirme Pierre Loiret. Ça permettra de moduler la dose et de faire de la coupure à l’échelle de chaque éclateur, d’où une précision du travail encore plus importante, avec une carte de préconisation au mètre carré ». C’est le sens de l’histoire. « La tendance est de se rapprocher de ce que font les pulvérisateurs, complète-il. Mais avec tous les avantages et la polyvalence des engrais solides ».
Epandeur multiproduits
Dans un tout autre registre, Amazone dispose d’un nouvel épandeur traîné ZG-TX dont l’originalité est d’être multiproduits. En résumé, il épand aussi bien des engrais minéraux que des amendements organiques lourds et humides – bouchons, chaux, etc. –, ceux-ci pouvant être épandus sur une largeur de travail jusqu’à 16 mètres. Vingt-cinq minutes suffisent pour passer d’une configuration à l’autre, le temps de modifier quelques éléments : disques d’épandage et leur système d’alimentation, tôle anti-projection. Après quoi le logiciel, situé dans le terminal du tracteur, reconnaît l’équipement mis en place. La machine est pourvue du bien connu système d’épandage maison (TS) auquel Amazone a adjoint, au niveau du disque, un automatisme d’épandage dans les bordures (Auto TS). Celui-ci, apanage des épandeurs ZA-TS et ZG-TS du constructeur allemand, fait ainsi son apparition sur un ZG-TX, monté du côté droit. Le cadeau n’est pas mince si l’on en croit Amazone puisque l’Auto TS offre jusqu’à 17 % de rendement supplémentaire par rapport à un système traditionnel de bordure. De plus, le nouveau ZG-TX profite d’un réglage du point d’alimentation qui permet de tirer le meilleur parti des systèmes du contrôle de section et de la répartition de l’engrais dans les fourrières. Le constructeur précise que ces systèmes assurent une qualité sans faille de la nappe d’épandage jusqu’à une largeur de travail de 54 mètres. En fonction de l’utilisation prévue de l’épandeur, Amazone le propose dans deux versions : la première, avec un châssis Special qui emporte une trémie de 6 800 et 9 000 litres et la seconde, pour affronter de grands débits de chantier avec un châssis Super et une trémie de 11 200 litres. Dans tous les cas, le ZG-TX peut bénéficier d’une communication Isobus et de ses fonctions, de trois caméras pour surveiller son environnement et d’un groupe d’éclairage complet. Pour ceux qui ne voudraient pas s’embarrasser de l’Isobus, Amazone a conçu un terminal maison (Easy Set 2) dédié à la machine. La régulation s’appuie alors sur un débit proportionnel à la vitesse d’avancement.
Maschio Gaspardo introduit de nouvelles configurations sur son épandeur d’engrais Primo EWH Isotronic Exclusive. Depuis le début de l’année, les séries 300 et 400 (de 1 300 à 4 500 litres) peuvent recevoir des disques et des aubes « Heavy Duty » (très résistants à l’usure) pour travailler sur une largeur maximum de 48 mètres. Le constructeur italien propose une nouvelle distribution, pour les faibles doses, qui l’adapte à beaucoup plus de produits, entre autres, aux semences et à un anti-limace. Autre amélioration sur les versions EWH Isotronic Exclusive du Primo : il devient possible d’appliquer une dose différente sur chaque disque grâce à deux points de lecture sur une carte de préconisation, l’un pour le disque droit, l’autre pour le gauche. La version EWH Isotronic Exclusive de l’épandeur est dotée du protocole de communication Isobus et de ses fonctions d’agriculture de précision (modulation et coupure de sections). Sur le Primo, 32 sections d’épandage sont, au maximum, prises en charge par le système.