« Fin de récolte sous le soleil. Le temps sec et les gelées ont permis de terminer les arrachages. Il reste encore 15 jours de campagne sucrière en risque avec les betteraves gelées et les barrières de dégel ». Dans son Tweet daté du 19 janvier, le président de la CGB Nord-Pas-de-Calais, Guillaume Wullens, faisait part d’un certain soulagement. La situation était en effet nettement meilleure qu’au début de la semaine dernière, où il restait encore un peu moins de 500 ha.
Interrogé lundi 22 janvier, Guillaume Wullens déclarait qu’« il resterait moins de 70 ha en terre dans des champs inaccessibles. Des miracles ont été accomplis ce mois de janvier, avec le temps sec et le gel ».
En revanche, il reste des zones inaccessibles pour les camions et il y aura certainement des barrières de dégel. Le redoux risque de mettre des tas de betteraves dans des situations critiques. La campagne va durer jusqu’à début février.
La situation n’est pas la même en Seine-Maritime, mais il y a une grosse inquiétude pour la fin de campagne, qui est prévue pour le 8 février. « Le stock en plaine est peu accessible. Le dégel pourrait causer des problèmes en fin de campagne », craint Reynald Freger, président de la CGB de Seine-Maritime.
124 jours de campagne
En France, il restera 7 usines ouvertes au-delà du 25 janvier : Attin, Lillers, Boiry, Roye, Étrépagny, Sainte-Emilie et Fontaine-le-Dun. « La durée moyenne de la campagne 2023 pour la France sera de 124 jours, soit 4 jours de plus que la prévision initiale », déclare Jean-Jacques Fatous, de la CGB Haut-de-France. Par comparaison, la durée de la campagne 2022 a été de 109 jours.
Il faut dire que cette campagne a été particulièrement arrosée et qu’elle a été freinée par deux épisodes de gel : un le premier week-end de décembre et l’autre, beaucoup plus long, mi-janvier.
« Les betteraves gelées doivent être enlevées très rapidement, rappelle Jean-Jacques Fatous. Malgré le bâchage, beaucoup de betteraves ont été gelées en périphérie du silo. Il y aura sans doute des incidences sur les derniers jours de janvier en réception comme en fabrication, car la betteraves se dégrade au bout de 10 à 12 jours. »
La tare terre est élevée cette année, avec une moyenne cumulée sur la campagne 12 %. Elle s’est stabilisée entre 14 et 15 % mi-janvier.
Conditions dantesques
« La situation a été bien pire qu’en 2012, explique Guillaume Wullens. Je tiens à saluer le travail des entrepreneurs qui ont été réactifs. Ils ont fait face à des conditions dantesques au mois de novembre et décembre ». Et le président de la CGB d’Ile-de-France, Jean-Philippe Garnot de remercier aussi « les agriculteurs qui ont aussi fait du travail chez leurs voisins ».
Le résultat final de cette campagne se précise : La richesse moyenne se stabilise à 16,8°S et le rendement moyen français plafonne depuis plusieurs semaines à 83 t/ha à 16°S, avec un minimum de 77 t/ha dans l’Aisne et un maximum de 92 t/ha dans l’Aube.
Ces résultats s’expliquent par la météo de l’année 2023. L’eau n’a pas été un facteur limitant, tout comme l’azote dont la minéralisation était importante. Deux facteurs favorables au poids des racines au détriment de la richesse en sucre.