Dans une conjoncture difficile depuis plusieurs années, le groupe coopératif normand a fait évoluer son modèle économique avec une politique active de diversification. Et les résultats sont au rendez-vous avec + 20,8 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en progression, à 1,6 milliard d’euros porté par l’augmentation des cours des céréales.
Lors de l’assemblée générale du groupe le 7 décembre, les dirigeants ont confirmé la poursuite de la politique de diversification, avec l’objectif que 50 % de l’excédent brut d’exploitation (EBE) soient issus de la diversification en 2025, contre 40 % en 2023.
« Le développement des filiales de la coopérative a permis d’aller vers de nouveaux marchés et des métiers que nous ne connaissions pas, tout en consolidant notre métier de base », a déclaré Patrick Aps, le directeur de la coopérative.
Une nouvelle usine Lunor en 2025
Concrètement, cette politique se traduit par de nouveaux projets, à commencer par une nouvelle usine Lunor à Luneray, leader du légume de 5e gamme en France. C’est la dixième année de développement pour Lunor en tant que filiale de NatUp. L’usine va faire sa révolution en passant d’une préparation de légumes stérilisés à une part complémentaire de légumes pasteurisés. « Nous allons perdre en dates limites de consommation ce que nous allons gagner en saveurs », indique Patrick Aps. Cet investissement de 30 millions d’euros permettra de faire évoluer la gamme des produits Lunor dans un contexte concurrentiel important. Un bâtiment de 10 000 m2 va s’élever sur un terrain de 4 hectares juste derrière l’usine actuelle à Luneray ; il aura une capacité de 20 000 tonnes de produits consommables en pommes de terre et autres légumes. « Ce sera une usine performante avec l’emploi de nouvelles technologies, même l’intelligence artificielle », a souligné le nouveau président de NatUp, Antoine Declercq.
Le bio et la noisette
La coopérative normande souhaite également poursuivre son projet en agriculture biologique. Deux nouvelles sections ont été créées. La fusion programmée avec Biocer, qui souhaitait pérenniser sa structure avec NatUp, a échoué après le vote des adhérents en novembre dernier. NatUp a donc créé une section bio indépendante qui sera essentiellement consacrée aux grains.
L’objectif de la coopérative agricole passe aussi par la progression de la filière des fruits à coque tout juste constituée, avec notamment une production de noisettes. Un partenariat a été établi avec Unicoque, une coopérative du Lot-et-Garonne qui fournit des noisettes à Ferrero. De quoi donner des idées à NatUp dont le siège social, situé à Mont-Saint-Aignan près de Rouen, est voisin de celui du chocolatier, sachant aussi que l’usine Ferrero de Villers-Écalles près de Barentin (76), première usine au monde pour la fabrication du Nutella, n’est pas loin non plus. Un verger expérimental de noisetiers va être planté sur la commune de Gueures (76), près de Luneray.
Antoine Declercq, président de NatUp
Après une première année à la présidence du groupe coopératif, Antoine Declercq tire un bilan positif de cette campagne 2023.
« L’actualité internationale a eu de fortes conséquences sur le marché des céréales et des engrais, mais le résultat de la coopérative est plus que satisfaisant. Encore une fois, nous prouvons que le modèle coopératif est un modèle moderne. Nous avons un objectif de continuité avec la recherche de la diversification et la création de richesses. Le temps est à la consolidation. On ne s’interdit rien. Il faut être riche de nos expériences et rester prêts pour des fusions ou des rapprochements », déclare Antoine Declercq, optimiste pour l’avenir de la coopérative normande.