Plus de 500 agriculteurs et 25 tracteurs avaient répondu présent à l’appel de la FDSEA et des JA de l’Oise, mais aussi beaucoup d’élus et de personnes ne travaillant pas dans l’agriculture. « C’est tout une profession qui a fait bloc autour de Vincent », affirme Régis Desrumaux, le président de la FDSEA de l’Oise. « Vincent Verschuere a obtenu l’autorisation de construire une stabulation ; aujourd’hui, on lui reproche d’y mettre des vaches, alerte-t-il. Il a simplement demandé à pouvoir travailler ».
Rappel des faits
Suite à son installation en 2009 sur l’exploitation familiale, Vincent Verschuere a souhaité construire un nouveau bâtiment pour ces vaches laitières, afin de respecter les normes de bien-être. Il a cherché à le bâtir à l’extérieur du village de Saint-Aubin-en-Bray (1 200 habitants) mais n’a pas réussi. Il a finalement obtenu un permis de construire pour le faire sur le siège de l’exploitation.
Mais c’était sans compter l’action de six riverains qui ont attaqué l’agriculteur en justice, en raison des bruits et des odeurs de la ferme. Selon Régis Desrumaux, la plupart des plaignants qui ont rejoint le collectif n’habitent pas à proximité immédiate de la ferme et certains ne sont même plus dans le village. Après de nombreux rebondissements, la justice a condamné Vincent Verschuere à plus de 100 000 euros de dommages-intérêts aux plaignants, ainsi que l’obligation de mettre en place des aménagements pour réduire les « désagréments ». « On croise les doigts pour que le juge accepte ce qui sera proposé par Vincent Verschuere en juin prochain ». Selon la FDSEA, si ces travaux supplémentaires ne sont pas jugés suffisants, l’éleveur « pourrait se voir contraint de démolir le bâtiment, une situation qui remettrait en question la pérennité même de son activité, sans compter l’impact psychologique profond sur sa vie quotidienne et celle de sa famille ».
Et maintenant ?
Tous les recours juridiques ont été épuisés, se désole Régis Desrumaux. La région Hauts-de-France avait prêté 40 000 euros à l’agriculteur. Xavier Bertrand a annoncé, lors du rassemblement, qu’elle tirait un trait sur cette dette. Parallèlement, une cagnotte de soutien à l’agriculteur a été ouverte par la FDSEA.
Régis Desrumaux s’inquiète du risque de jurisprudence que cette situation pourrait faire. « Nous vous demandons de relayer le message auprès des agriculteurs, car demain ce pourrait être eux la cible de riverains peu scrupuleux ! ». Il a affirmé rester très vigilant sur ce sujet dans les mois à venir.