La France est le pays d’Europe où la production de biogaz a le plus augmenté entre 2021 et 2022 : plus de 15,9 %. Aujourd’hui, elle produit 1,6 Mtep (Mégatonne équivalent pétrole), ce qui la place en 3e position derrière l’Allemagne et l’Italie, indique le baromètre biogaz de l’Observatoire des énergies renouvelables, sorti en octobre dernier.
L’hexagone compte 1 450 méthaniseurs, dont 1 238 dans les exploitations agricoles (soit 85 % des unités de méthanisation), avec une forte dynamique de croissance portée par le secteur agricole.
Depuis la promulgation, en 2018, de la loi EGalim instaurant ‘’le droit à l’injection’’, la majorité des mises en service en France est dédiée à l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel. En 2022, 514 unités ont produit 7 TWh, soit une hausse de 61 % par rapport à 2021. La Commission de régulation de l’énergie a validé 1,2 milliard d’euros d’investissement dans le raccordement du réseau pour permettre l’injection.
Avec ses 514 unités, la France est le pays qui a le plus de méthaniseurs injectant du biométhane dans les réseaux de gaz naturel. Dorénavant, elle talonne le leader européen de l’injection, l’Allemagne avec sa production de 10 TWh.
Néanmoins, le rythme de croissance devrait diminuer en 2023. L’observatoire ajoute que cet affaiblissement est dû à « une moindre attractivité des conditions de rémunération et la révision du tarif d’achat. »
Au niveau européen, la production n’a augmenté que de 1,3 % en 2022 pour atteindre 15,8 Mtep. Le biogaz des ‘’déchets non dangereux et des matières agricoles’’ est le principal responsable de cette hausse et représente 84,3 % du total de la production européenne. Le biogaz issu de ‘’décharge’’ a produit 1,2 Mtep, la méthanisation des ‘’boues’’ atteint 1,15 Mtep.
Avec le plan REPowerEU, qui vise à l’indépendance énergétique du continent, l’Union Européenne a pour ambition de multiplier par dix sa production de biogaz d’ici 2030, pour atteindre 35 millions de m2.