Avant la fin de la législature européenne 2020-2024, l’Union Française des Semenciers « sera fortement mobilisée pour faire reconnaître la spécificité et le caractère stratégique de ses activités dans l’agenda européen, où deux dossiers importants sont déjà en cours de discussion : le cadre de la production et de la commercialisation des semences ainsi que le statut juridique des NGT », a déclaré Olivier Paul, président de l’organisation, qui représente plus d’une centaine d’entreprises semencières implantées en France.
Pour accélérer la recherche et rester compétitif, le secteur semencier doit pouvoir se reposer sur un nouveau cadre réglementaire commun aux Vingt-sept États membres.
« Notre cœur de métier, c’est d’innover en permanence pour proposer aux agriculteurs des semences qui répondent à leurs besoins, a rappelé Olivier Paul. Notre secteur doit être mieux identifié et reconnu par les décideurs européens, comme un levier stratégique de premier plan pour contribuer aux défis de transition agroalimentaires en Europe ! ».
Au mois de janvier prochain, l’UFS compte sur la présidence belge de l’Union européenne pour faire adopter les deux règlements européens sur les NGT et la production de semences par le Conseil européen. Le 11 décembre dernier, les ministres de l’Agriculture des Vingt-sept Etats membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à trouver un accord, faute de majorité qualifiée. Mais le nouveau ministre polonais de l’Agriculture n’avait pas encore pris ses fonctions.
Baisse des surfaces en multiplication
Faire reconnaître, d’ici l’été prochain, la spécificité et le caractère stratégique du secteur semencier permettrait d’obtenir davantage de dérogations pour accéder à l’eau en période de sécheresse, si de nouveaux décrets de restriction d’accès à l’eau sont publiés.
La France reste le 1er pays européen producteur de semences. En réalisant un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros en 2022, les 252 entreprises de production de semences affichent à l’export une balance commerciale excédentaire de 1,124 milliard d’euros (+ 10 % sur un an). La filière betteraves redevient positive (+10 M€ après un déficit de 44 M€).
Les excellents résultats réalisés par les entreprises de sélection et de production de semences masquent une désaffection croissante des agriculteurs pour produire des semences. Ceux qui cessent leurs activités ne sont pas remplacés.
En 2022, les surfaces engagées (384 709 ha) ont encore baissé de 3 % en moyenne sur un an. Celles dédiées à la production de semences betteravières étaient inférieures à 4 700 ha en 2022 (- 9%).
La filière semences manque d’attrait. Les agriculteurs sont démunis pour protéger leurs cultures. Leurs revenus ne sont pas à la hauteur des risques pris pour produire des semences. Un savoir-faire français disparaît à petit feu.