« Les mesures miroirs, nous les voyons d’un très bon œil, à condition de savoir de quelle mesure on parle », a déclaré Alain Carré, le président de l’AIBS, l’association interprofessionnelle de la betterave et du sucre, le 31 octobre 2023, lors d’une table ronde organisée par l’interprofession de la viande et du bétail (Interbev), l’Institut Veblen et la fondation Nicolas Hulot. « Nous considérons que les limites maximales de résidus (LMR) sur les néonicotinoïdes sont une fausse mesure miroir car elle porte sur le produit fini ». En effet, le sucre est un cristal pur, ce qui signifie qu’on ne retrouve aucune trace de produit phytosanitaire. Alain Carré demande à ce que les produits utilisés dans l’itinéraire technique soient contrôlés sur place, même si ces derniers ne peuvent pas être détectés dans le produit fini. «
On demande aussi à ce que le sucre soit inscrit dans la déforestation importée. Pour l’instant ce n’est pas le cas ». Pourtant, selon l’ONG WWF, la canne à sucre est l’une des 10 cultures qui entraînerait le plus de déforestation.
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Par ailleurs, Alain Carré estime que les clauses miroirs ne doivent pas porter uniquement sur des aspects environnementaux. Les enjeux sociétaux et le respect des droits de l’homme doivent aussi être pris en compte. Or, « la production de canne à sucre peut demander beaucoup de main d’œuvre et, en Inde, il est possible qu’elle ait recours au travail des enfants ».
Le président de l’interprofession de la betterave et du sucre a fait aussi remarquer que l’Inde, qui souhaiterait signer un accord de libre-échange avec l’Europe, ne respecte déjà pas les règles du commerce international actuellement en vigueur. En effet, ce pays a été condamné en 2021 en raison de ses pratiques et politiques sucrières. « Les Indiens subventionnent leur production et leurs exportations de sucre, et ils voudraient nous imposer leur production. Il faut déjà que les règles existantes soient respectées avant d’en faire de nouvelles », a affirmé Alain Carré.
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Par ailleurs, Franck Laborde, le président de l’association générale des producteurs de maïs (AGPM), également présent lors de l’événement, a expliqué que « 78 % des produits de traitement utilisés au Brésil sont interdits en France », et la quasi-totalité du maïs produit par ce pays est OGM.
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L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande a été très largement validé par les députés européens le mercredi 22 novembre. Il prévoit notamment un contingent d’importation de 10 000 tonnes de viande bovine avec un droit de 7,5 %. Selon Interbev, le texte contient une clause miroir qui interdit aux viandes issues de bovins engraissés en feedlots l’accès à ce contingent. Cependant, l’interprofession précise qu’il n’y a pas un seul feedlot en Nouvelle-Zélande.