Opération réussie pour Massey Ferguson, Claas et New Holland qui ont frappé les esprits avec des machines en symbiose avec le gigantisme dans lequel Agritechnica se complaît à chaque édition. Chez Massey Ferguson, qui construit ses tracteurs à Beauvais (Oise), le besoin d’une machine de grande puissance était un impératif. Le nouveau MF 9S du constructeur américain remplit cette tâche. Les six modèles de la gamme sont animés par un Agco Power de six-cylindres et de 8,4 litres délivrant entre 285 et 425 chevaux (puissance maximale). Il est dépollué par le système All-In-One (tout en un), sans vanne EGR (recirculation des gaz) et accepte les carburants HVO (huile végétale hydrotraitée), clin d’œil au respect de l’environnement. La transmission est, de série, la célèbre Dyna-VT à variation continue de Massey Ferguson, renforcée pour la circonstance. Le tracteur, voulu très polyvalent, bénéficie d’un rapport poids-puissance de 24,5 kg par cheval avec un poids minimal de 10 900 kg et de 64 kg avec un maximal lesté de 18 000 kg. Le MF 9S apparaît hyper automatisé et connecté. La cabine accueille, de série, les logiciels MF Guide (guidage) et Connect (télémétrie) auxquels s’ajoutent, en option, l’Auto Turn et l’Auto Headland (demi-tour dans les fourrières), le Tim (contrôle Isobus de l’outil attelé) et les applications d’agriculture de précision (transfert de données, coupure de section et modulation de dose) accessibles via les terminaux du tracteur. Autre option, le tracteur peut être équipé d’un système de télégonflage de ses pneumatiques (jusqu’à 2,18 m de diamètre – VF 750/70R44). Comme le MF 8S apparu en 2020, dont il est l’héritier, le 9S profite du concept (Protect-U) qui isole la cabine du bruit, de la chaleur et des vibrations du moteur. Les historiens du machinisme agricole retiendront aussi que le MF 9S arbore le nouveau logo de Massey Ferguson, sans renier les fameux trois triangles rouges qui le composent.
Xerion 12
On savait que Claas se présenterait à Agritechnica, qui est un peu son jardin, avec un nouveau monstre. Le constructeur allemand avait amené avec lui deux Xerion 12, sa nouvelle série de tracteurs, le 12.590 et le 12.650 motorisés l’un et l’autre par un six-cylindres Mercedes-Benz de 15,6 litres de cylindrée, éprouvé sur les ensileuses Jaguar et moissonneuses-batteuses Lexion. Il résulte que le moteur développe 585 ch sur le Xerion 12.590 et jusqu’à 653 ch sur le 12.650. De quoi en faire des spécialistes de la traction lourde et difficile d’outils de travail du sol et de semis de grande largeur. Comme tous les tracteurs de forte puissance, les Xerion 12 sont dotés d’une transmission à variation continue (C Matic). Le modèle Terra Trac (chenilles) atteint la vitesse maximale de 40 km/h à 1 400 tours par minute ; celui en version Trac (pneumatiques jumelés) peut même atteindre 50 km/h. Les chenilles triangulaires de 762 mm (30 pouces) ou 914 mm (36 pouces, option) ont été conçues pour le Xerion 12 ; quant aux pneumatiques jumelés (marche en crabe possible), le tracteur les accepte jusqu’aux 800/70 R42. Dans la cabine, le chauffeur s’appuie sur un système d’assistance (Cemos) qui optimise les fonctions du tracteur. Le potentiel du Xerion est ainsi utilisé à son maximum, y compris par rapport au tassement du sol grâce à une application spécifique d’aide à la décision. Le confort est soigné avec une suspension quatre-points de la cabine, trois versions de siège, accoudoir, levier multifonctions et terminal (Cebis et Cemis 1200). Enfin, il ne manque aucune des applications de guidage, d’agriculture de précision et de transfert de données comme le Claas Connect qui, sur le terminal, active entre autres les cartes de préconisation en lien avec le logiciel d’information et de gestion de l’exploitation agricole (FMIS).
CR 11
Le lever de voile était aussi très attendu sur le stand de New Holland autour de la nouvelle moissonneuse-batteuse du constructeur italien. La CR 11 à la carrosserie couleur « gold », rappel de sa médaille d’or pour l’innovation décernée par la Société allemande d’agriculture (DLG), a été programmée pour atteindre des sommets de productivité. La machine, magnifiquement dessinée dans ses lignes si on en croit les commentaires autour de la barrière qui la protégeait d’une trop grande curiosité, reste fidèle à la technologie des Twin Rotor. Elle est animée par un moteur de 775 ch, équipée de rotors de 24 pouces et d’une trémie de 20 000 litres qui se décharge à la vitesse de 210 litres par seconde. En résumé, tout a été pensé pour réduire le coût total d’une récolte de céréales grâce, entre autres, à un niveau de pertes réduit à sa plus simple expression avec un double caisson de nettoyage. Celui-ci fonctionne automatiquement avec deux tamis supérieurs et autant de tamis inférieurs, deux vis sans fin pour le grain propre et des capteurs de pression qui mesurent la charge dans les caissons de nettoyage placés l’un derrière l’autre. En parallèle, la gestion des résidus s’appuie sur un éparpilleur des pailles broyées et un automatisme (Intellispread) qui garantit leur répartition uniforme sur une largeur de coupe jusqu’à 18 mètres. La CR 11 profite également d’une procédure de débourrage automatisée. Dans la cabine, la panoplie électronique est complète : écran Intelliview 12, guidage Intellisteer, applications d’agriculture de précision, surveillance de la qualité de la récolte (système Nutri Sense). Sous les yeux du chauffeur, opère une nouvelle barre de coupe de 15 mètres spécialement fabriquée par Mac Don pour New Holland.
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