Pas de grand mouvement à l’œuvre sur les marchés du sucre, qui continue son petit chemin haussier, dans l’attente de nouvelles sur les fondamentaux qui tardent à venir… Et d’ailleurs, viendront-elles ?
Les grands acteurs offrent peu de doute. Du côté du Brésil, la messe est dite : la campagne touche à sa fin, et on a la confirmation qu’elle aura été exceptionnelle : + 15 % de canne à sucre écrasée par rapport à l’an passé ! De l’autre côté du globe, en Europe, on y voit clair également : les rendements seront dans la moyenne quinquennale. Plus à l’est, en Thaïlande et en Inde, les récoltes qui commencent montrent un peu plus de suspens – mais cela reste modéré : les rendements seront-ils décevants… Ou très décevants ?
Sucden a répondu à cette question le 23 octobre dernier, avec son estimation de déficit mondial pour la campagne 2023-2024. La maison de trading l’estime au-delà de 3 Mt, avec une absence totale de l’Inde sur les marchés mondiaux, laissant reposer l’entièreté des exports mondiaux sur les disponibilités brésiliennes. Et par disponibilités, il ne faut pas seulement entendre disponibilité en sucre, mais également en logistique portuaire…
Avec cette absence de vent contraire, les cours du sucre continuent leur légère tendance haussière : le sucre brut a atteint, le 25 octobre, les 28 cts/lb en séance, ce que l’on n’avait pas vu depuis 12 ans. Le sucre raffiné suit la tendance : il est également en grande forme. Aidé par la faiblesse de l’euro, il dépasse les 700 €/t sur l’échéance de décembre prochain.
Même si le prix du spot européen montre quelques signes de faiblesse, liés à un rendement meilleur qu’attendu – mais qui reste bien timide – les prouesses du marché mondial l’empêchent de dévisser, et on reste autour de 880 à 900 €/t sortie sucrerie française.
Pour ce qui est des livraisons effectives, nous devons nous contenter des valeurs de septembre dernier, à 817 €/t sortie sucrerie, pour la zone incluant la France. Un nouveau record, et qui n’est probablement pas le dernier puisque nous n’avons toujours pas les prix de la nouvelle campagne : ils ne devraient être rendus public qu’en janvier prochain…
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