Un semis perturbé par les gouttes

Comme pour de nombreux betteraviers cette année, les conditions humides du début du printemps n’ont pas facilité le semis du robot. Il s’est déroulé, le 11 avril en début d’après-midi, sur une parcelle présentant une préparation fine et un sol totalement ressuyé. Le robot, paramétré pour semer 6 rangs de betteraves avec un inter-rang de 50 cm à 2,5 cm de profondeur, a fonctionné à la vitesse de 700 m/h. Avec cette vitesse limitant le débit de chantier et compte tenu des précipitations, le semis s’est étalé sur plusieurs jours. Le robot, équipé d’un pluviomètre et s’arrêtant de semer dès qu’il détecte une précipitation trop importante (2 mm), a fonctionné par intermittence sur 8 jours. Il a fallu le relancer manuellement dès que les fenêtres météo se montraient favorables au semis (voir figure 1). La position de chaque graine est mémorisée avec une précision centimétrique par le robot grâce au signal RTK.

Malgré ce semis discontinu, l’ITB a compté une bonne levée des betteraves avec une population moyenne de 105 000 betteraves/ha (sur 114 000 semées). Une différence de stades existe entre les premières betteraves semées (11 avril) côté gauche de la parcelle et les betteraves semées plus tardivement (côté droit de la parcelle). La distance régulière entre les graines (17,5 cm) a pu être observée à la levée avec des betteraves qui étaient alignées à 45 ° et 90 ° (photo 1), ce qui démontre la précision de semis.

Un binage du rang et de l’inter-rang efficace

Une intervention manuelle d’environ 3 h est nécessaire pour passer le robot du mode semis au mode binage. Les précipitations de début mai ont retardé les premières opérations de désherbage mécanique et ont empêché le désherbage à l’aveugle juste après le semis (figure 1), tel que préconisé par le constructeur. La première opération de désherbage s’est effectuée le 17 mai dans une parcelle globalement propre avec la présence localisée de repousses de pommes de terre (visibles sur la photo 1).

Le robot dispose d’éléments de binages passifs et actifs. Les éléments passifs sont des éléments ronds rigides qui vont travailler la terre sur une profondeur de 1 cm dans l’inter-rang des betteraves. Les éléments actifs sont des couteaux qui vont travailler, de manière superficielle, le rang de betterave en entrant et sortant du rang entre chaque betterave, le robot connaissant leurs positions avec une précision centimétrique RTK.

Le premier passage a été satisfaisant, en éliminant la presque totalité des adventices dans la parcelle (photo 2). À la suite de cette opération, un binage avec le robot a été effectué toutes les semaines jusqu’à début juin, les conditions climatiques étant particulièrement propices au désherbage mécanique. Les réglages des couteaux permettant le désherbage du rang ont été affinés avec la croissance de la betterave, de manière à désherber le plus de surface possible dans le rang. Ces opérations ont également été satisfaisantes en termes de qualité de désherbage. A partir du stade 12 feuilles, le binage a été arrêté car il pouvait potentiellement nuire aux betteraves.

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le robot Farmdroid est limité par sa vitesse d’avancement pour répondre aux normes françaises, donc de faibles débits de chantier et une forte dépendance aux conditions météorologiques, que ce soit pour le semis ou le désherbage.
Malgré cela, la qualité des interventions a été très satisfaisante et aucun dégât sur les betteraves n’a été constaté. Le robot a pu maitriser efficacement la population d’adventices au cours des opérations de binage successives.