Le fabricant de sucre renonce aux 1 000 hectares additionnels envisagés en 2024 pour éviter au secteur du sucre de « se retrouver dans une situation comparable à celle du post-quota 2017 » où la surproduction européenne avait contribué à faire chuter les prix.
« Nous optons donc pour une stabilité des surfaces de betteraves en 2024 par référence à celles de 2023 », explique Saint Louis Sucre dans une lettre destinée à ses planteurs, datée du 6 septembre 2023, et signée conjointement par les planteurs membres de la Commission de répartition de la valeur (CRV).
Le retournement est assez soudain, puisque le fabricant écrivait dans un communiqué du 5 juillet dernier que « conforté par la dynamique des marchés et pour accroître davantage la performance de son outil industriel », il était « en capacité d’accueillir 1 000 ha en plus pour les contrats 2024 ».
Le sucrier explique aujourd’hui que son ambition d’augmentation des surfaces se trouve concurrencée « à l’entrée de 500 000 à 700 000 tonnes de sucre ukrainien sur le marché européen », contre 20 000 tonnes avant le début du conflit. (Voir le Betteravier français du 29 août p 6).
« En tant qu’acteur industriel responsable, notre objectif prioritaire est de faire en sorte que chaque tonne de sucre produite en France réponde parfaitement à la demande et soit valorisée au mieux sur le marché européen afin de servir le meilleur revenu betteravier possible », poursuit le sucrier. Saint Louis informe donc les planteurs qu’il n’acceptera pas les propositions d’augmentation de tonnage supérieure à 110 % de la référence individuelle 2023, « afin de vendre un maximum de sucre sur le marché européen à des niveaux de prix rémunérateurs ».