« Nos usines du sud de Paris ont encore de la place, nos portes sont ouvertes pour de nouveaux planteurs », a déclaré Hervé Fouassier, président du Conseil de section de Corbeilles-en-Gâtinais, lors d’une conférence de presse organisée le 5 septembre sur le salon Innov’Agri à Outarville (Loiret). Et d’expliquer aux agriculteurs beaucerons : « c’est une erreur de ne pas avoir de betterave dans son assolement ».
De son côté, Olivier Duguet, président du Conseil de section de Pithiviers, insiste sur le fait que « les marchés du sucre durablement porteurs et les très bons résultats de Cristal Union permettent de mieux rémunérer la betterave ». Le groupe coopératif rappelle que le prix de la betterave a été en forte augmentation en 2022 (+ 14 €/t par rapport à 2021) et que l’objectif de prix à 45 €/t pour 2023 devrait être dépassé.
Les deux élus de Cristal Union rappellent que les sucreries de Pithiviers et de Corbeilles sont situées sur des zones à « fort potentiel » et que des investissements ont déjà été réalisés pour réduire les consommations énergétiques et d’eau.
À Pithiviers, les capacités de production sont en hausse (augmentation de la cadence de l’usine en 2020) avec une amélioration des ratios énergétiques : la consommation a baissé de 10 % grâce à l’installation de deux échangeurs de jus vert. De nouvelles baisses de consommation énergétiques sont prévues grâce aux nouvelles presses à pulpes installées cette année.
De son côté, Corbeilles-en-Gâtinais est dotée d’un turbo réacteur capable de couvrir les besoins énergétiques de l’usine et de fournir également de l’électricité en externe. Hervé Fouassier annonce de très bons ratios énergétiques avec encore une baisse de 20 % par de très gros investissements, de l’ordre de 10 M€. L’usine a aussi bénéficié d’une refonte de son atelier de presses à pulpes, qui permet des gains sur le taux de matières sèches des pulpes surpressées (30 % contre 26 %).
Radeaux équipés de panneaux photovoltaïques
Pour l’année prochaine, Corbeilles a en projet de récupérer l’énergie résiduelle issue des eaux chaudes pour gagner 20 % sur la consommation énergétique à la tonne de sucre produit. Mais le plus spectaculaire est sans doute un projet photovoltaïque, à l’horizon 2025, pour rendre l’usine autonome en électricité. Il consistera à poser des radeaux équipés de panneaux photovoltaïques (environ 13 mégawatts) sur les bassins de décantation. Un investissement qui rentre dans la stratégie de décarbonation de Cristal Union.
Le groupe a investi depuis 2010 dans les économies d’énergie et d’eau. Fort d’une réduction de ses consommations d’eau de 60 % entre 2010 et 2022, Cristal Union remplit déjà les critères de l’arrêté sécheresse de cet été. L’objectif est de rendre tous les sites autonomes en eau en 2030.
Concernant les économies d’énergie, Cristal Union a réduit de 15 % ses émissions de CO2 entre 2010 et 2020, et se fixe l’objectif de 35 % d’économies de CO2 sur le périmètre industriel entre 2015 et 2030.