Le mardi 22 août, le vice-président exécutif de la Commission européenne Frans Timmermans a présenté sa démission, suite à sa décision de se porter candidat à la prochaine campagne électorale législative aux Pays-Bas. Quelques heures auparavant, il avait été choisi pour prendre la tête de la liste commune des partis social-démocrate et Verts. L’élection placera le gagnant au poste de premier ministre.
Depuis l’élection européenne de 2019, à l’issue de laquelle il avait choisi comme chef de cabinet un ancien responsable de campagne anti-nucléaire de Greenpeace, l’eurodéputé néerlandais était en charge du Green Deal, le plan dit « écologique » de l’Union européenne. Il a particulièrement poussé le texte « Farm to fork » (De la ferme à la fourchette), censé « garantir la sécurité alimentaire des concitoyens et assurer une production agricole durable », alors qu’une étude du ministère de l’Agriculture américain (USDA) considérait au contraire que la mise en œuvre de ce texte, ainsi que la stratégie « biodiversité » conduirait à une baisse de 12 % de la production agricole européenne. De 16 % à 47 % de baisse de la production de sucre, de 42 % à 50 % de baisse des rendements en blé, les différentes prévisions des conséquences du Green Deal sont préoccupantes. La CGB avait réalisé une synthèse des principales études sur le sujet.
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Green Deal et libre échange, le paradoxe
Le vice-président de la Commission a aussi fortement poussé le règlement sur l’utilisation des pesticides (encore en débat) qui prévoit, entre autres, une réduction de 50 % de leur utilisation et un passage à 25 % des surfaces en agriculture biologique. La commission avait estimé que les objectifs proposés « ne sont pas une menace à la sécurité alimentaire de l’UE ». Concernant les NGT, Frans Timmermans avait tenté de conditionner l’avancement de ce dossier à celui du texte sur la restauration de la nature et du règlement sur les pesticides, estimant que, grâce à ces nouvelles technologies, « nous pouvons trouver des solutions alternatives aux produits chimiques très rapidement ». Quelques jours après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Frans Timmermans avait déclaré : « ce serait une erreur historique de dire que le conflit en Ukraine doit enterrer le Green Deal. Au contraire, cela doit nous permettre d’être indépendants, énergétiquement, de Poutine ». Parallèlement à cela, et de façon assez paradoxale, Frans Timmermans a beaucoup œuvré en faveur de l’ouverture des frontières par les accords de libre-échange, en particulier dans l’accord avec le Mercosur. Au début de l’année, il avait déclaré qu’il espérait signer cet accord avant le mois de juillet. En bref, compenser la réduction de la production agricole européenne par les importations.
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« Ursula von der Leyen a exprimé sa gratitude au vice-président exécutif Timmermans pour ses nombreuses années de travail fructueux au service de la Commission et des citoyens européens » affirme le communiqué de presse de la Commission. La présidente de la Commission a confié les responsabilités du vice-président sortant au slovaque Maroš Šefčovič en attendant la nomination d’un nouveau membre de nationalité néerlandaise. Les agriculteurs français ne devraient pas trop déplorer ce départ.
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