Sécheresse, jaunisse, la Seine-Maritime s’en sort plutôt bien en 2022 avec des résultats relativement bons : 84 t/hectares à 16, soit 7 tonnes de plus que la moyenne nationale et des prix revalorisés à 43,40 €/t pour Fontaine-le-Dun.
« La Seine-Maritime maintient ses surfaces et la betterave sucrière garde toute sa place dans les assolements en Normandie », s’est réjoui Benoît Carton, directeur régional de la CGB, lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée le 27 juin à Yvetot en présence du président de la CGB, Franck Sander.
Si le projet de méga sucrerie dubaïote AKS à Rouen a « mis les voiles » pour reprendre la métaphore du président de la CGB Seine-Maritime Reynald Fréger, confirmant l’abandon dudit projet, il n’en reste pas moins que « la betterave garde tout son potentiel économique régional ».
La filière betteravière est engagée depuis 2021 pour répondre à l’interdiction de néonicotinoïdes dans la lutte contre la jaunisse. Le plan national de recherches et d’innovation (PNRI) arrive à sa fin et « on est encore face à un risque en 2023, la France restant le seul pays à ne pas avoir de solutions », a fustigé Franck Sander. Et le président de la CGB de redemander des garanties d’indemnisation pour les planteurs en cas d’attaques fortes des virus de la jaunisse.
Dans le futur, la génétique sera un élément central selon Maxime Bouton, directeur de l’activité betterave du semencier Deleplanque, qui a expliqué que la variété de betterave ST Yellowstone est la première inscription européenne à bénéficier d’une reconnaissance officielle de sa tolérance jaunisse. « Ce sont des résultats et des perspectives encourageantes pour les planteurs », a déclaré Benoît Carton.
L’important travail réalisé dans le cadre du PRNI par tous les acteurs de la recherche depuis deux ans a été souligné par Alexandre Métais, délégué régional de l’ITB, qui a présenté les autres actions menées, comme avec les fermes pilotes expérimentales, les plantes de service et les plantes compagnes avec trois espèces bien identifiées comme l’avoine, l’orge et la féverole. « Ce n’est pas la panacée, mais cela vient en complément des recherches génétiques », a-t-il assuré.
Des betteraves à 54 € la tonne
Enfin, Timothé Masson, responsable du service économique de la CGB, est intervenu sur le marché du sucre « en pleine forme » avec des cours mondiaux historiquement hauts et un marché européen en forte hausse à 800 € la tonne de sucre en juin.
La betterave aujourd’hui en terre qui, selon Timothé Masson, pourrait être valorisée à 54 €/t plus une pulpe à 3 €/t. « Cela reste une betterave historiquement bien rémunérée », a salué le responsable économique de la CGB. « On a beaucoup de voyants au vert », a conclu Reynald Fréger.