Lors de son assemblée générale, le mardi 14 juin 2023, la CGB Île-de-France, présidée par Jean-Philippe Garnot, a voulu faire réfléchir les betteraviers sur la communication agricole. Parmi les invités de la table ronde, Nicole Ouvrard, la directrice éditoriale de Réussir Agra, déplore le manque de coordination de l’ensemble des acteurs du monde agricole. Elle alerte aussi sur la désinformation que les élèves subissent à l’école. « Il y a vraiment des énormités dans les programmes scolaires », affirme-t-elle en précisant que l’association L214 va distribuer prochainement des kits de communication dans les écoles. Bruno Cardot, betteravier dans l’Aisne et vice-président de l’association FranceAgriTwittos a quant à lui partagé sa stratégie de communication : « mon objectif, c’est de capter l’attention pour éviter le zapping. Pour cela, j’ai choisi l’humour et l’autodérision, ce qui a très bien marché ». Par ailleurs, l’adepte des réseaux sociaux utilise un langage très simple : « dès qu’on a trop de mots techniques, les interlocuteurs passent à autre chose, même en repas de famille ».
Indemnisation et prix du sucre
Autre sujet abordé durant cette matinée : l’indemnisation des pertes liées à la jaunisse promises par le ministre de l’Agriculture. Jean-Philippe Garnot, qui est aussi secrétaire général du syndicat betteravier, a évoqué le travail important accompli par la filière, et notamment par la CGB, depuis le 19 janvier pour trouver un « véhicule légal » permettant une indemnisation qui ne soit pas soumise au régime des minimis. Parmi les points de blocage figure le moyen de séparer les effets de la jaunisse de ceux d’autres causes, comme la sécheresse. L’interdiction totale des néonicotinoïdes, y compris sur des micro-parcelles, complique beaucoup cette estimation. Concernant la lenteur de l’avancée du dossier, Henri Havard, le délégué interministériel pour la filière betterave-sucre-alcool a apporté son éclairage : « c’est une grande complexité car c’est un système à deux étages ». En effet, après les négociations à l’échelle nationale, l’indemnisation doit recevoir l’approbation de l’Union européenne. « Et quand on est dans une logique de travail avec la Commission européenne, elle se hâte un peu lentement, a-t-il avoué. Ça va nécessiter beaucoup de discussions, d’autant plus que le marché du sucre étant très haut, la question se posera de savoir si ces prix n’absorbent pas les pertes » a-t-il ajouté, provoquant alors un fort mécontentement dans la salle. Interpellé vivement par plusieurs adhérents de la CGB, le haut fonctionnaire a précisé qu’il ne faisait pas sien cet argument et qu’il se ferait la voix des betteraviers auprès de la Commission européenne.