Composés d’extraits d’algue, de presle, de peuplier ou de micro-organismes (azotobacter), d’acides aminés, les biostimulants font l’objet d’expérimentation de la part de Terres Inovia. Cécile Legall, chargée d’études au sein de cet institut technique prévient : « nous sommes en phase d’apprentissage dans le cadre de deux programmes multipartenaires ». Ainsi, le projet Adaptacol2 explore les méthodes combinatoires contre les altises suite au retrait du phosmet (biocontrôle, biostimulants, plantes compagnes attractives ou répulsives, variétés de colza plus robustes, implantation de la culture…). Les essais ont été lancés à l’automne dernier. Avec les biostimulants, le but est de renforcer la vigueur du colza dès son démarrage, d’obtenir une levée plus régulière, plus fournie et une croissance plus rapide. Les altises perforent les feuilles avant le stade B4 de la culture, correspondant à quatre vraies feuilles déployées. En se développant plus vite, la plante sera plus robuste avant le stade B4 de la culture (quatre vraies feuilles déployées). « Pour obtenir au bon moment cet effet boost, les biostimulants sont à appliquer autour du stade B2, complète Cécile Le Gall. Néanmoins, la plante doit avoir assez de biomasse pour métaboliser les produits composés d’acides aminés. De plus, en manquant de surface foliaire, trop de produit est perdu au sol, il faut augmenter la dose ». Un bon compromis dans le positionnement est à trouver.
Gérer le stress nutritionnel et hydrique du colza
Des biostimulants peuvent aussi être appliqués un peu plus tardivement avec des actions sur la croissance liée à une meilleure assimilation de l’azote et du phosphore. Biostim colza, le second projet piloté par Terres Inovia, cible l’effet de ces solutions en lien avec le stress nutritionnel et hydrique. « On constate que les biostimulants étudiés réagissent mieux sur les cultures d’été que d’hiver, partage Cécile Legall. De 5 % à 10 % d’augmentation du rendement sont observés. Ce sont des solutions qu’il faut continuer à travailler ». Le projet s’arrêtera en 2024.
Avec 52 % de parts de marché sur le marché des biostimulants en colza, UPL France propose dans sa gamme NPP les biostimulants Multoleo®SP et Valea®Max, des formulations intégrant GoActiv, un additif agronomique à base de filtrat d’algues. Ils s’appliquent en végétation au stade C2 à E en sortie d’hiver. Leur rôle est de favoriser la reprise de végétation, d’activer l’absorption minérale et de limiter le taux d’avortement des fleurs. « En moyenne sur 13 ans, nous avons obtenu plus de 20 % de siliques par pied, soit + 3q/ha comparé à des matières fertilisantes composées de bore », partage Timothée Lavoinne, chef de marché des cultures industrielles UPL France. La réponse au niveau du rendement dépend aussi des paramètres pédoclimatiques. Si la culture est réalisée dans de bonnes conditions, elle valorisera mieux la fertilisation. D’ici à 2027, l’entreprise attend les AMM de 2 à 3 nouveaux biostimulants.