Les Axion 900 Terra Trac continuent de faire parler d’eux et pas seulement parce qu’ils sont les seuls tracteurs semi-chenillés – ou half-track – à suspension intégrale du marché. Le constructeur allemand ajoute deux nouvelles largeurs de chenilles aux modèles de 635 et 735 mm avec, comme souci prioritaire, la préservation du sol et la polyvalence de la machine. Une chenille plus étroite (457 mm), déjà utilisée aux Etats-Unis, pourrait faire son entrée sur le marché européen. « Elle facilitera le travail dans les cultures en rangs, la fertilisation organique et le binage », estime Marjorie Clément, chef de produit pour les tracteurs de grande puissance de Claas. L’autre chenille est, elle, beaucoup plus large (890 mm), avec pour mission de protéger de toutes traces profondes les parcelles en général et les sols pâturés en particulier. Dans les deux cas, la largeur hors-tout du tracteur reste inférieure à 3 mètres.

L’entrée sur le marché en 2020 des Terra Trac – deux modèles : Axion 960 et 930 de 445 et 355 ch – avait produit son effet. Aujourd’hui, le tracteur « connaît toujours un certain succès dans les exploitations et les entreprises de travaux agricoles, partout en Europe et depuis peu en outre-mer », affirme Claas. On peut le voir à l’œuvre « dans beaucoup de tâches : travaux de traction lourds, épandage d’engrais organiques, débardage des céréales et des betteraves », confirme Marjorie Clément. Les Terra Trac utilisent des chenilles suspendues héritées des modèles présents sur les moissonneuses-batteuses du constructeur depuis une vingtaine d’années. Pour les adapter au tracteur, Claas a modifié le pont arrière des Axion. Les trompettes sur lesquelles sont placées les roues ont été remplacées par des supports à chenilles. « Ils règlent leur hauteur sur une plage de 120 mm et autorisent une oscillation du train de chenilles d’environ 23 degrés », détaille Marjorie Clément. Afin que les chenilles supportent de grandes forces de traction, la roue motrice est de taille supérieure et la transmission a été renforcée. C’est l’association de la suspension des chenilles et celle du pont avant avec ses pneumatiques qui rend le tracteur très polyvalent. Elle présente en effet le double avantage de la force de traction d’un véhicule chenillé et le confort sur la route d’un tracteur classique, même à 40 km/h. De plus, « la suspension individuelle des galets et des rouleaux de maintien du train de chenilles jouent un rôle important pour que la surface de contact au sol soit maximum », ajoute Marjorie Clément.

Variation continue CMatic

Au plan mécanique, les Axion Terra Trac sont animés par un six-cylindres FPT (Fiat Powertrain Technologies) Cursor 9 de 8,7 litres de cylindrée avec une injection à rampe commune et un turbocompresseur à géométrie variable. Le moteur est dépollué grâce à un système réunissant un catalyseur d’oxydation diesel (Doc) et un second catalyseur de type SCR (réduction catalytique sélective, avec ajout d’AdBlue). Sur le 960, à la puissance maximale de 445 ch, le couple est de 1 860 Nm (newton-mètre). Sur le 930 (335 ch), il est de 1 695 Nm. Au transport sur la route, à 40 km/h, le régime du moteur ne dépasse pas 1 400 tours / minute. Claas dote les Axion Terra Trac d’une transmission à variation continue (CMatic) à quatre gammes de vitesses mécaniques, dont le changement s’effectue automatiquement grâce à des embrayages multidisques. Son mode de fonctionnement est simple. Le conducteur choisit entre l’accélérateur, le levier d’avancement et la programmation d’une vitesse constante sur l’ordinateur de bord. Dans les deux premiers cas, le rapport de transmission se cale automatiquement ; dans le troisième cas, le conducteur sélectionne le régime du moteur et le rapport adéquat. A propos de l’hydraulique, les coupleurs à l’arrière, sont équipés, de série, de leviers de décompression. Le circuit est à détection de charge avec un débit de 220 litres / minute. Jusqu’à huit distributeurs électro-hydrauliques sont présents sur le tracteur, commandés depuis l’accoudoir. Le constructeur propose une unique version de cabine, la Cebis, à la hauteur des performances de ses tracteurs semi-chenillés. Elle offre tout le confort technologique avec le logiciel Cemos de Claas, utile pour assister le conducteur dans les réglages du tracteur et de son outil. Elle accueille, entre autres équipements, un accoudoir et son levier multifonctions (CMotion), et l’écran tactile du terminal (Cebis) qui peut retransmettre l’image prise par une caméra à l’extérieur du Terra Trac.

Sangliers : le combat continue
Sangliers : le combat continue
Le Cemos protège les sols

Claas intègre à son logiciel Cemos d’assistance au conducteur une nouvelle application (Terranimo) qui affine les réglages du tracteur et de son outil, dans le but de mieux protéger le sol. Cette application calcule le risque de tassement du sol à partir d’algorithmes recoupés avec les données enregistrées dans le Cemos du tracteur – type et état du sol, caractéristiques de l’outil attelé, profondeur de travail, type de pneumatiques, charge par essieu, lestage, etc. L’évaluation du risque réalisée par l’application est traduite en recommandations de lestage et pression des pneumatiques. En outre, Claas rappelle que le Cemos – lancé en 2020 d’abord sur les Arion 500 et 600, les Axion 800 et 900 dans la version Cebis, avec la transmission à variation continue CMatic – est aujourd’hui disponible sur les semi-chenillés Axion 900 Terra Trac. Le constructeur a également élargi les domaines de compétence du logiciel, à l’origine seulement dédié à une assistance dans un chantier de travail du sol.