La demande était pressante parmi les « aficionados » de la marque aux tracteurs dessinés par le designer italien Giugiaro. Disposer d’un bel outil assez léger pour faire du transport routier et suffisamment lourd pour travailler au champ. L’arrivée sur le marché de la nouvelle série 6.4 de Deutz-Fahr devrait satisfaire cette attente. « Il nous fallait une machine qui s’intercale entre la série des 6 C typée « élevage » et le gros châssis du 6160.4 de 171 ch plutôt orienté grandes cultures. Nous y sommes parvenus », résume Nicolas Bédrune, responsable des produits du constructeur germano-italien. Présentés lors du salon Eima, à Bologne (Italie) en novembre 2022, les premières livraisons en France des nouveaux 6.4 ont débuté. La série réunit trois machines de 130 à 157 ch de puissance maximale, animées par un quatre-cylindres Farmotion dont l’architecture fait appel aux dernières technologies de motorisation. Le moteur s’appuie sur une injection du carburant à rampe commune, fonctionnant à haute pression avec une gestion électronique. Il profite d’un turbocompresseur à géométrie variable, lui aussi à gestion électronique, dont le bénéfice est d’éviter les à-coups et des réponses décalées lors d’un changement de charge au travail. Deutz-Fahr offre à ses nouveaux tracteurs le choix entre deux transmissions. La première (RVShift) n’est autre qu’une « full-powershift » autorisant, sans perte de puissance, le passage de l’une des vingt vitesses avant à l’une des seize vitesses arrière. Avec la RVShift, la plage de vitesses s’étend de 1,5 km/h à 50 km/h. Mais si des vitesses très inférieures sont nécessaires, le constructeur ajoute, en option, des rampantes comprises entre 20 mètres/heure et 5 km/h. Autre option, les rapports « powershift » peuvent être engagés de façon automatique grâce à une fonction dédiée (APS). Selon la vitesse d’avancement du tracteur, la force de traction développée et le régime du moteur, le système sélectionne le rapport approprié. L’autre possibilité pour transmettre la puissance du moteur est une transmission à variation continue (TTV). Le conducteur choisit sa vitesse-cible sur le levier présent sur l’accoudoir en cabine et appuie sur l’accélérateur. « Quand le tracteur se déplace, la vitesse-cible est modifiable à tout moment sur le levier, sans interrompre l’entraînement des roues », précise Nicolas Bédrune.

Sangliers : le combat continue
La cabine de la série 6.4 peut profiter, entre autres équipements, d’une suspension pneumatique, d’une vitre avant ouvrante, de supports pour téléphone et tablette, d’une glacière et d’un système audio. ©D.-J. L.

Cabine MaxiVision

Les 6.4 profitent d’une hydraulique qui utilise une pompe à engrenage avec un débit de 90 litres/minute, une pompe avec détection de charge (load sensing) – 120 litres / minute – étant disponible en option. Dans les deux cas, jusqu’à cinq distributeurs arrière sont alimentés en huile. Le relevage arrière, commandé électroniquement, peut lever jusqu’à 9 170 kg. Il est pourvu de la fonction prise de force automatique (PTO Auto) et d’un dispositif d’amortissement qui atténue les mouvements des outils attelés pendant leur transport. A l’avant du tracteur, le relevage figure en option pour offrir une capacité de 3 000 kg. Une prise de force de 1 000 tours / minute peut y être ajoutée. Tandis qu’à l’arrière, la prise de force est de série, pourvue d’un embrayage électro-hydraulique, d’un engagement progressif et d’un automatisme de détection de la charge. Le constructeur peut installer, en option, une prise de force proportionnelle dont l’arbre de sortie est indépendant. Deutz-Fahr propose pas moins de trois finitions de cabine (MaxiVision), « toutes avec un vitrage généreux et beaucoup de visibilité de toutes parts », souligne Nicolas Bédrune. La variante de base, combinée avec une transmission RVShift, offre quatre distributeurs mécaniques arrière. La MaxiVision Plus associe, à l’arrière, deux distributeurs mécaniques et deux hydrauliques. Cette configuration s’applique aux transmissions RVShift et TTV. Avec la MaxiVision Pro, uniquement proposée avec la TTV, le conducteur bénéficie de distributeurs à commandes électriques. Mais la cabine accueille aussi, en option, un écran de contrôle de 12 pouces (iMonitor) placé sur un accoudoir, l’ensemble permettant de commander les fonctions du tracteur, d’accéder à une communication Isobus, à l’autoguidage et aux solutions d’agriculture de précision du constructeur.

Sangliers : le combat continue
Sangliers : le combat continue

Le 8280 TTV, fer de lance de la marque

Considéré comme étant à l’origine d’un nouveau départ pour Deutz-Fahr, concomitamment à l’arrivée d’une nouvelle transmission à variation continue TTV, le 8280 TTV demeure, depuis son apparition en 2020, le fer de lance de la marque germano-italienne. Ses 287 ch (puissance maximale) sont délivrés par un six-cylindres Deutz de 6,1 litres de cylindrée, avec le soutien d’un double turbocompresseur. Le moteur bénéficie d’un système d’injection à rampe commune, la pompe à injection fonctionnant à une haute pression de 2 000 bar de manière à optimiser la combustion du carburant et, de ce fait, le rendement du tracteur. La dépollution du moteur est confiée à un filtre à particules diesel passif et à la technologie de la réduction catalytique sélective (SCR). Le 8280 TTV est uniquement proposé avec la transmission à variation continue TTV de Deutz-Fahr. Son hydraulique est à détection de charge (160 litres / min. de débit, et 90 litres d’huile exportables), avec deux prises de force et une capacité de levage de 11 000 kg. Sa charge admissible atteint 16 tonnes. Polyvalent, le tracteur peut être chaussé de pneumatiques de 2,05 m de diamètre et montre des aptitudes dans le transport avec un moteur qui tourne à 1 220 tours / min. à 40 km/h (1 830 tours à 60 km/h).