Les deux principales molécules de désherbage des pommes de terre, la métribuzine et le prosulfocarbe sont sur la sellette au niveau français et/ou au niveau européen. En cumulé, 75% des surfaces de pommes de terre sont concernés. C’est ce qu’affirme l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) dans un courrier adressé au ministre de l’Agriculture le 14 mars dernier. Selon le syndicat, en cas d’interdiction, les producteurs se retrouveraient dans « une situation critique pour la gestion des adventices ». Certes, à court terme, il existe d’autres produits. Mais l’UNPT précise que le rétrécissement de la liste des molécules disponibles risque d’entrainer des résistances, d’autant plus que le Prosulfocarbe est aussi très utilisé pour le désherbage des céréales à paille. Quand plus aucun produit ne sera efficace, il ne restera plus que le désherbage mécanique, avec toutes les contraintes que cela entraîne, alerte le syndicat des producteurs de pommes de terre. Il affirme donc « s’interroger sur le bien-fondé de ces projets de retrait, qui ne feront, qu’une fois de plus, qu’affaiblir la Ferme France » et demande au gouvernement de « prendre rapidement position au niveau européen comme national contre le retrait de ces molécules, dans l’attente de solutions alternatives viables ». A noter qu’au niveau Français, le gouvernement a beaucoup moins de pouvoir depuis 2015, date à laquelle Stéphane Le Foll a donné à l’Anses la capacité d’autoriser ou non la mise sur le marché des produits phytosanitaires, une décision que remet en cause la FNSEA. Le syndicat de la pomme de terre alerte aussi sur une possible distorsion de concurrence en cas d’interdiction plus précoce au niveau national qu’européen, comme c’est déjà le cas pour de nombreux autres produits de protection des cultures (néonicotinoïdes foliaires par exemple dans le cas des betteraves).