Après l’annonce par le ministère de l’Agriculture du dispositif d’aide à l’acquisition d’agroéquipements, le 1er mars, au Salon de l’agriculture, une première enveloppe de 40 M€ a été dévoilée le 3 mars. Selon FranceAgriMer, « ce premier guichet concerne tout d’abord les investissements permettant l’optimisation de la ressource en eau et la préservation des sols, de l’eau et de l’air, ensuite, l’adaptation au changement climatique et aux risques sanitaires émergents et, enfin, la réduction de la consommation énergétique et la production d’énergie renouvelable ». Il a ouvert le 6 mars et fermera le 31 décembre 2023, dans la limite des crédits disponibles. Une seule demande peut être faite, mais elle peut comprendre plusieurs matériels. Elle est réalisée par téléprocédure, où doivent être fournis des devis détaillés et chiffrés des investissements en question. En cas d’investissement dans du matériel d’irrigation, le devis doit d’abord être validé par la DDT(M) (direction départementale des territoires et de la mer) du département du demandeur. Les demandes sont plafonnées à 200 000 € HT et doivent être au minimum à 2 000 € HT.
23 modèles sélectionnés
À la différence des précédents programmes de subventions qui ciblaient un type de matériel, les équipements éligibles sont cette fois-ci très détaillés et concernent des modèles et des marques bien spécifiques. On peut s’étonner du caractère restreint de la liste des matériels éligibles. Seuls 23 matériels ont été sélectionnés (liste disponible sur le site du ministère), et seuls certains d’entre eux concernent les grandes cultures. On peut trouver par exemple des dispositifs de suivi de la météo ( IrriCrop, SenCrop Plus, et LeafCrop de Sencrop, ainsi que les sondes et stations Météus d’Isagri). Un semoir (le e-drill maxi plus trois trémies de Kverneland), un tracteur roulant au méthane (le T6-180 Méthane power de New Holland) et un enrouleur (l’Optima d’Irrifrance) sont également éligibles. Chaque matériel est associé à un taux de subvention qui lui est propre : 20 %, 30 % ou 40 %.
Le caractère restreint des équipements subventionnables peut soulever des interrogations. Selon le ministère de l’Agriculture, un appel à manifestation d’intérêt avait été mis en place le 10 novembre 2022 par Bpifrance (banque publique d’investissement) jusqu’au 15 septembre 2023, afin que les marques déposent une candidature. Les dossiers complets ont ensuite été transmis à un jury indépendant, qui a déterminé les 23 éligibles. « C’est un véritable appel d’offres », a déclaré Laurent de Buyer, directeur général d’Axema, le syndicat français des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement. Il reste cependant difficile de dire si certaines marques concurrentes n’ont pas été retenues lors du choix final ou si elles n’ont simplement pas candidaté. « Certaines marques pensaient ne pas rentrer dans les critères, et n’ont donc pas déposé de candidatures. Finalement, elles le regrettent en voyant qu’elles auraient pu être éligibles », a précisé Laurent de Buyer. Un second guichet ouvrira prochainement avec d’autres objectifs.
Plus d’information sur le site de FranceAgriMer ou ici.
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