Parqué dans un coin du stand d’Amazone lors du dernier Salon international du machinisme agricole (Sima), un peu comme le mauvais élève au fond de la classe, fallait-il craindre pour l’avenir du Pantera ? Aucunement ! L’automoteur au nom de félin du constructeur allemand se vend bien, paraît-il. Il plaît aux exploitations agricoles avec de grandes surfaces, mais surtout aux entreprises de travaux agricoles (ETA) dont l’activité de pulvérisation enregistre un développement significatif depuis plusieurs années. En particulier dans le traitement des cultures en proie à des exigences techniques et réglementaires de plus en plus complexes. La cuve de 4 500 litres de l’automoteur, dont on pourrait penser qu’elle ralentit le débit de chantier, ne pose pas de problème. En réalité, tout est fonction du nombre d’hectares à traiter, de la densité des applications et de la gestion du temps, paramètres vite oubliés lorsqu’un ravitaillement en bouillie est prévu au bout du champ. Il faut huit minutes pour remplir la cuve du pulvérisateur avec deux pompes débitant chacune 260 litres en soixante secondes. Dans sa dernière version, la quatrième de sa carrière débutée il y a plus de dix ans, le Pantera 4504 ne perd pas sa qualité première qui demeure le confort d’utilisation. Mis à part sa cabine de classe IV (filtration des poussières, des vapeurs et des aérosols) et son électronique Isobus au grand complet (terminaux Ama Tron 4 ou Ama Pad 2, poignée multifonctions Ama Pilot Plus), l’automoteur profite d’une technologie qui accroît un peu plus sa précision. Le châssis est de série, doté de deux longerons indépendants et d’essieux tandem avec une suspension hydro-pneumatique (aisance dans les pentes, sur les terrains accidentés). De série également, la voie (de 1,80 m à 2,40 m) est variable hydrauliquement. Amazone monte maintenant sur le pulvérisateur un bac d’incorporation de 60 litres emprunté à ses appareils traînés UX 01. Si l’on souhaite automatiser les fonctions essentielles de la machine (remplissage, rinçage, nettoyage, pompe supplémentaire dédiée « eau claire »), le constructeur propose son Pack Confort Plus dans lequel un écran tactile remplace les vannes manuelles. Repliées, les rampes n’atteignent pas la cabine et ne gênent donc pas le champ de vision sur la route. Pour la pulvérisation, elles bénéficient d’une coupure buse à buse et d’un système de suivi de terrain avec entre deux et six capteurs. Il faut noter que ce dernier dispositif autorise des vitesses de travail jusqu’à 30 km/h dans la parcelle.
Le nouveau Rogator
Voici une information qui confirme la bonne tenue de la demande pour les grands pulvérisateurs automoteurs : Fendt promet pour cette année l’arrivée de ses nouveaux Rogator 600 dont les premières commandes ont été passées en juillet dernier. La famille des Rogator comprend trois machines motorisées par un Agco Power de 235 à 307 chevaux, pourvues de cuves de 3 850 à 6 000 litres et de rampes de 24 à 39 m. Fendt installe sur la rampe des protections contre les salissures des capteurs (au nombre de quatre ou six) qui contrôlent la hauteur de travail. Il y monte aussi, de série, de nouveaux porte-buses. En parallèle, la commande des vannes devient électro-pneumatique avec, pour conséquences, moins de puissance requise pour leur fonctionnement, une durée de vie allongée et un nettoyage plus facile. Le circuit de pulvérisation (Opti Flow) a été revu de façon à accélérer l’aspiration. D’autre part, une pompe dédiée à l’eau claire fait son apparition afin de nettoyer en continu l’intérieur de la cuve principale. À propos de nettoyage, le constructeur ajoute un kit à l’arrière de l’automoteur (enrouleur et tuyau d’eau). La cabine a fait l’objet d’une mise à jour avec une priorité accordée, sans surprise, au confort du conducteur pendant les chantiers.
Il appréciera, à n’en pas douter, la capacité de la nouvelle glacière à refroidir les boissons et les aliments jusqu’à un véritable zéro degré Celsius, quelle que soit la température extérieure.
Apparu en 2020, peu de temps après le pulvérisateur Leeb PT, le VN devrait profiter d’un « marché porteur pour les automoteurs », estime-t-on chez Horsch qui a repris en 2012 le constructeur Leeb, bavarois lui aussi. « Il ne faut pas craindre les grandes capacités – 6 000 et 7 400 litres sur le PT, 5 000 et 6 000 litres sur le VN – parce que les structures agricoles s’agrandissent », affirme Aurélien Machefer, chez Horsch France. « On veut limiter les temps de remplissage et les allers-retours ». Le Leeb VN est pourvu d’une voie variable hydraulique de 2,35 m à 3 m et bénéficie d’une homologation routière pour 25 km/h, sa largeur n’excédant pas 3 m. Sa rampe, de 24 à 45 m, est équipée d’un système de contrôle de la hauteur de travail, nommé Boom Control, avec deux ou quatre capteurs. Une des particularités de la machine réside dans son équilibre, appréciable sur les terrains vallonnés, grâce à une répartition égale de son poids sur les deux essieux qui autorisent aussi le maintien d’une cabine frontale. Pour le reste, le Leeb VN reçoit un dispositif de nettoyage intérieur en continu avec plusieurs programmes de rinçage. Un moteur FPT (Fiat Powertrain Technologies) de 310 chevaux anime le pulvérisateur.