La CGB relève que le choix de la coopérative préserve les bassins de production et permettra à tous ses adhérents de continuer à livrer des betteraves. « Cependant, comment ne pas voir dans ces fermetures la conséquence directe de la pression réglementaire croissante sur les moyens de production de la culture betteravière, dénoncée par la CGB et la profession agricole lors de la manifestation du 8 février dernier à Paris ? s’interroge le syndicat des planteurs de betteraves, dans un communiqué daté du 9 mars. Surtranspositions nationales, distorsions de concurrence, interdictions sans solutions aboutissent à une baisse continue des surfaces de betteraves et à la difficulté économique de maintenir tous les outils industriels dans un environnement concurrentiel, au sein d’une Europe agricole à plusieurs vitesses ».
Selon la CGB, le choix politique d’interdire totalement les néonicotinoïdes à partir de 2018 a conduit toute la filière betterave dans l’impasse. Il en résulte que les surfaces vont encore baisser en France, alors qu’elles devraient augmenter globalement dans le reste l’Union européenne.« Il se produit exactement ce que l’on craignait : les surfaces ont diminué d’environ 7 % en France et c’est maintenant toute la filière qui est en danger, des producteurs jusqu’aux sucreries », a réagi auprès de l’AFP Franck Sander, président de CGB. « Le prix de la betterave n’a jamais été aussi élevé. C’était l’année ou jamais pour planter. Le principal facteur expliquant la baisse des surfaces est l’interdiction des néonicotinoïdes, parce qu’on n’a toujours pas de solution alternative pour protéger nos cultures », a martelé Franck Sander.
Le plan gouvernemental annoncé fin janvier par le ministre de l’Agriculture prévoit notamment une compensation financière intégrale des pertes jaunisse pour 2023. « En l’absence totale de solutions alternatives, cette compensation devrait permettre de limiter la baisse des surfaces, à la condition d’en finaliser rapidement les modalités et que le dispositif soit validé par Bruxelles, estime la CGB. Pour la suite, d’autres réponses devront être apportées, en particulier pour la protection de la culture contre les pucerons. Plus généralement, si les orientations actuelles sur le Green Deal et le paquet climat sont maintenues, elles entraîneront une décroissance agricole et industrielle sur nos territoires ».
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« Escaudoeuvres ? Encore une usine sacrifiée dans le département du Nord », s’exclame la FDSEA 59 dans un communiqué daté du 10 mars.
Et l’antenne régionale de la FNSEA pointe du doigt les responsables : « Merci à l’Europe pour sa décision sur les néonicotinoïdes. Merci à la France pour sa PAC (les betteraves sucrières n’ont pas de place privilégiée dans le calcul de l’éco-régime). Merci au ministère de la transition écologique d’avoir incité l’usine à passer au gaz naturel ».
La FDSEA 59 a appelé l’ensemble des adhérents à se mobiliser « pour soutenir la filière betteravière qui est en danger ».