Entre 17 et 20 km/h ! Väderstad annonce des vitesses supersoniques avec son semoir configuré « betteraves » Tempo TPV 12, douze rangs et repliable. Cette machine est beaucoup plus adaptée au marché français que le TPR 12, sa version précédente, rigide et relativement boudée. Le constructeur suédois aime bien la vitesse. Il y a quelques années, il se vantait d’avoir semé 502 ha de maïs en 24 heures avec un Tempo L sur 16 rangs. Le record avait été établi en Hongrie en 2017. « Il ne faut pas avoir peur d’aller vite, même pour des betteraviers qui ont l’habitude de semer à 8 km/h. On sera même plus précis qu’à 5 km/h », juge François Doisy, directeur général de Väderstad France. Le TPV 12 peut semer 6 ha en une heure avec son système de distribution de la graine par pression d’air. Il est capable d’intervenir en direct sur un sol non préparé. Son poids important l’y autorise puisqu’il dispose d’éléments semeurs de 175 kg à vide qui, par palier de 30 kg, sont à même d’exercer une pression maximale de 325 kg au sol. La force du Tempo est aussi ailleurs, selon Väderstad. « Il n’est pas le semoir d’une seule culture, ajoute François Doisy. Il peut semer des haricots, du colza, du maïs. Beaucoup de monde se met en ce moment au tournesol à 45 cm. On n’est pas coincés avec le semoir ». De série au format Isobus, le Tempo est équipé de la coupure de rang permise par un entraînement électrique. Il peut moduler le dosage de semences par élément semeur. Une trémie frontale est utilisée, si nécessaire, pour une fertilisation sur le rang. Cette trémie combinée avec une tête de répartition sur le châssis du semoir pourra être utilisée l’été pour, par exemple, implanter un couvert végétal. Concernant le rappui de la graine, la roue dédiée bénéficie d’un ajustement de la pression par un ressort. L’angle de travail des roues de fermeture du sillon de semis est réglable par un levier à sept positions.
Un Precea tout électrique
Chez Amazone, on n’est pas moins convaincu de l’importance de semer vite. « Le débit de chantier, ça compte », insiste Baptiste Millet, chef de produit des semoirs de précision. Le Precea, semoir monograine du constructeur allemand présenté pour la première fois à Agritechnica en 2019, encaisse des vitesses de travail élevées : autour de 15 km/h. « Il met la graine en terre grâce à une surpression. C’est ce qui permet aussi d’aller vite sans nuire à la qualité du semis ». Le semoir présente plusieurs points forts et, parmi eux, le recours à l’énergie électrique. « En fait, tout est électrique sur la machine, résume Baptiste Millet. Le faisceau Isobus du tracteur transporte l’énergie nécessaire au fonctionnement du semoir à une intensité de 50 ampères. Du coup, la machine se passe d’un générateur et fait l’économie d’un organe supplémentaire ». L’existence d’un petit moteur électrique sur chaque élément semeur pour entraîner le disque de sélection explique la grande régularité du semis, souligne Amazone. Cela dès les premiers centimètres de l’avancement du semoir dans la parcelle. Tout naturellement, l’entraînement électrique de la distribution permet de faire du contrôle de section. Il devient aussi possible d’implanter une semence à des densités différentes : « on peut faire un rang à 100 000 pieds par hectare, et celui d’à côté à 110 000 pieds », dit Baptiste Millet. À propos de la phase cruciale de la mise en terre, la graine est arrêtée par une roue de rappui à roulette souple et non pas en inox sur laquelle elle ne risque pas de rester collée, assure Amazone. Quant au rappui, il s’effectue dans un rail en forme de U dessiné par le soc sillonneur. Tous les Precea sèment des betteraves. Un système de fertilisation peut être ajouté au semoir, avec une trémie frontale ou centrale sur le châssis pour emporter le fertilisant. Comme Väderstad, le constructeur allemand a conçu son semoir avec l’objectif d’en faire une machine polyvalente capable, certes, d’implanter des betteraves à 45 ou 50 cm d’inter-rang, mais aussi d’autres cultures. Auquel cas, il faudra seulement changer le disque de sélection.
Simple d’utilisation et d’entretien, le Matrix de Grimme continue son bonhomme de chemin à une vitesse qui n’a rien à voir avec celle des Tempo et Precea. Plus en lenteur, mais à un niveau de qualité qui n’est pas moins bon. Caractérisé par un entraînement électrique des disques de sélection et une distribution mécanique de la semence, le semoir de Grimme (12 ou 18 rangs à 45 ou 50 cm) offre à la graine une très faible hauteur de chute, (environ égale à 10 mm). « Cela favorise l’homogénéité et la précision de la dépose », affirme Erwin Pjater, responsable de produits chez le constructeur. Autre argument, la contenance de chaque trémie équivaut à une unité et demie. D’où une certaine autonomie au cours du chantier. La pression de l’élément semeur peut être soit mécanique (jusqu’à 90 kg), soit hydraulique (jusqu’à 150 kg), cette dernière étant recommandée lorsque l’on sème à plus de 8 km/h. Côté agriculture de précision, rien ne manque : communication Isobus, géolocalisation, coupure de rang, différenciation de la densité du semis. Tout se commande dans la cabine du tracteur sur le terminal de Grimme ou un autre compatible. Le Matrix est prévu pour recevoir une pré-disposition pour une fertilisation solide ou liquide sur le rang.