Lancé en 2018, MiniPest vise à réduire au maximum l’utilisation des pesticides en grandes cultures et cultures légumières grâce à une combinaison de leviers permettant de gérer les bioagresseurs. Ce projet fait suite à une première expérimentation qui a montré qu’une baisse de 50 % de l’IFT était possible dans les systèmes de culture expérimentés.
Les expérimentations montrent qu’une baisse de l’IFT de 57 % est possible dans la rotation. Cette diminution atteint même 71 % en betterave (voir figure 1).
Sur betterave, plusieurs leviers ont été utilisés, dont le premier est l’usage du désherbage localisé et du désherbage mécanique. Les 4 passages de désherbage chimique de l’itinéraire classique (ITK référence) ont été remplacés dans l’itinéraire « réduction » par 2 passages localisés pour ne traiter que sur le rang de betteraves (passage possible sur betteraves jeunes), et 2 passages de bineuse à moulinets (à partir de 4 feuilles des betteraves), pour détruire les adventices restantes et les nouvelles levées. La localisation des traitements permet de réduire à elle seule l’IFT de 60 %.
Ensuite, pour gérer les maladies du feuillage, l’ITB a implanté une variété tolérante à la cercosporiose dans l’itinéraire « réduction », ce qui évite l’application de traitement fongicide. Dans l’itinéraire classique, le déclenchement des traitements s’est fait au seuil.
Enfin, en ce qui concerne les insecticides, des traitements de semences (non comptabilisés dans l’IFT) étaient utilisés sur betteraves jusqu’en 2021. À partir de 2022, compte tenu des contraintes rotationnelles liées à l’utilisation des néonicotinoïdes, l’ITB a choisi de ne plus utiliser ce traitement de semences. Les traitements sont désormais appliqués en végétation, au seuil, c’est-à-dire à partir d’un puceron pour 10 betteraves.
Moins d’intrants mais plus de charges d’exploitation et un rendement en légère baisse
L’impact économique de l’itinéraire « réduction » reste problématique : si les charges liées aux intrants diminuent (avec de fortes variabilités selon les années), les charges mécaniques (carburant et temps de travail) sont quant à elles en augmentation en raison de l’utilisation du désherbage mécanique, voire du désherbage manuel dans certains cas. C’est ce que montre l’essai en betterave mis en place en grande parcelle.
De plus, les rendements sont globalement en légère baisse pour toutes les cultures avec l’itinéraire « réduction » (voir figure 2).
Les partenaires du projet porté par la Chambre d’agriculture du Nord – Pas-de-Calais et l’Institut supérieur d’agriculture (ISA) poursuivront les travaux jusqu’à 2024 avec, pour objectif, de trouver un optimum entre indicateurs agroéconomiques et environnementaux.