La dose prévisionnelle d’azote permet d’estimer au plus juste la quantité d’azote (N) à apporter à la culture pour atteindre les objectifs de rendement, sans risque majeur pour l’environnement. Reste à bien positionner l’épandage pour limiter les fuites et tirer le meilleur parti de chaque apport d’N. Les risques diffèrent selon le type d’engrais azoté : les ammonitrates et l’urée + inhibiteur d’uréase étant moins sensibles à la volatilisation que l’urée solide seule ou que la solution azotée. Une grille publiée par le Comifer actualise les conseils afin de valoriser au maximum les apports, tout en réduisant les pertes par volatilisation.
Dose prévisionnelle, nouvelles règles
Les nouvelles règles de calcul suivant la méthode Comifer intègrent la réduction des émissions d’ammoniac (NH3) par volatilisation et de protoxyde d’azote (NO2). « Les émissions de N2O au champ sont directement proportionnelles à la quantité d’azote mise en jeu. Réduire les pertes azotées, c’est utiliser moins d’azote par unité de production et donc limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) au champ », selon le Comifer. Les principales pertes d’azote au champ se produisent sous l’effet de plusieurs transformations : par lixiviation (NO3-), par volatilisation (NH3) ou par nitrification/dénitrification (N2O, N2). La volatilisation peut se traduire par des pertes importantes sur une courte période suivant l’apport.
Comment limiter ces pertes ? Le Comifer publie sur son site internet une grille de risques pour les apports d’azote minéral en surface*. Au printemps en pré-semis ou au semis, le Comifer recommande d’incorporer les engrais en profondeur (10 – 15 cm). Il préconise aussi de ne pas anticiper l’apport d’azote de plus de 15 jours avant l’implantation. La météo joue aussi un rôle essentiel, car l’apport positionné moins de 3 jours avant une pluie d’au moins 10 mm assure la bonne solubilisation de l’engrais et une mise à disposition rapide de l’azote minéral pour les racines de la culture.
Éviter la volatilisation
Après la levée, l’épandage d’engrais azoté est recommandé en période de croissance active de la culture, pour une assimilation rapide. Sur les cultures d’hiver et les céréales de printemps, il est aussi conseillé d’épandre les engrais à base uréique et ammoniacale dans les 3 jours précédant une pluie prévue, qui permet leur solubilisation rapide. On peut aussi déclencher une irrigation de 10 à 15 mm après l’épandage lorsque c’est possible. Selon le Comifer, il est préférable de différer un apport d’engrais sur sol sec plutôt que de risquer une perte allant jusqu’à 20-30%. Si la période de sécheresse se prolonge, le conseil est de baisser la dose d’azote afin de minimiser les risques de pertes, sans léser la culture.
Le Comifer conseille aussi l’épandage en soirée afin de limiter la volatilisation d’N, qui est plus forte le jour que la nuit. Si l’incorporation n’est pas envisageable, un binage ou désherbinage superficiel offre une autre solution, certes un peu moins efficace. Quelle que soit la culture, il existe une règle commune : éviter les apports en conditions ventées et par températures élevées. Le risque de perte augmente pour des vents supérieurs à 20 km/heure et des températures de plus de 13-14 degrés.