L’année ne démarre pas mal pour les oléagineux au niveau mondial. La demande reste forte, la récolte de 2023 devrait être plus faible en raison des conditions climatiques et la rentabilité semble devoir rester au rendez-vous pour les stocks à écouler jusqu’au terme de la campagne 2022. Les cours de la graine de colza ont ainsi oscillé au cours de quatre dernières semaines dans un couloir plutôt haussier, entre 555 et 595 €/t, sans jamais descendre en dessous du plancher des 500 €/t.
Ces cours affichent le 10 janvier un niveau de prix de 564 €/t sur les marchés physiques Fob Moselle et rendu Rouen, et des cours aux alentours de 570 €/t pour les contrats à terme trimestriels sur Euronext jusqu’à l’échéance de mars 2024, soit incluant déjà la récolte à venir de 2023. Pour la graine de tournesol, la tendance est moins marquée et les cours viennent de franchir à la baisse le plancher des 600 € début janvier, mais pourraient regrimper à la faveur de tensions sur l’huile de palme, qui a des incidences sur toutes les autres huiles.
Sur le continent américain, la production a retrouvé les moyennes habituelles après avoir été amputée d’un tiers, à 19 millions de tonnes ; cette production s’écoule autour de 600 US$ (850 dollars canadiens) à la bourse de Vancouver, un niveau stable depuis un mois. Enfin, pour la graine de soja, les cours sont également haussiers à la bourse de Chicago où les échanges s’établissent à un peu moins de 550 $/t. Il faut noter que les cours des oléagineux se sont reconnectés les uns aux autres, notamment entre le soja aux États-Unis et le colza en Europe, alors que les écarts étaient considérables dans les premiers mois de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
A priori, ces niveaux de prix devraient se maintenir. La sécheresse frappe le continent sud américain, notamment l’Argentine et le sud du Brésil, et pourrait avoir des incidences sur la production. La prévision de récolte au Canada pour la prochaine campagne s’établit à 19 Mt, mais avec des stocks très faibles qui réduisent l’offre. En Europe, le Coceral, l’association des producteurs et des transformateurs, estime la production européenne de colza à 19 Mt, en léger retrait en raison de la baisse probable de rendements. Alors que la demande, notamment d’huile et de biocarburants, reste forte. Les producteurs de colza en France et en Europe devraient donc connaître une fin de campagne sans anicroche, et espérer que le climat soit propice à la prochaine récolte.