Binage

Le couple Amazone-Schmotzer entre en scène

Matériels • 15/12/2022

Schmotzer devrait, a priori, profiter du savoir-faire d’Amazone pour s’imposer sur le marché du désherbage mécanique. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.

La Venterra de Schmotzer travaille à la vitesse maximum de 12 km/h. Les socs sont retirables rapidement et les doigts Kress comme les peignes ont leur propre parallélogramme, escamotable sans démontage. ©D. – J. L.

La vieille maison bavaroise, spécialiste depuis un siècle des matériels de binage, réussira-t-elle son entrée dans le réseau de distribution d’Amazone ? La distribution des machines de Schmotzer par Amazone débutera le 1er janvier 2023, dans leurs couleurs historiques de Schmotzer (bleu et orange), il est bon de le préciser. À travers sa filiale française, Amazone veut se donner pour mission d’ « apporter des solutions technologiques et agronomiques à l’agriculture pour réussir la transition agroécologique ». Il faut espérer que l’orange de Schmotzer, à une nuance près proche de l’orange d’Amazone, lui porte chance. Aujourd’hui, des deux gammes de bineuses Schmotzer, la Venterra commence sa carrière, orientée vers les cultures en rangs – betteraves, maïs, tournesol. La machine peut travailler avec des écartements de 45, 50 et 75 cm. « Un choix à décider à la commande », précise d’entrée de jeu Baptiste Millet, préposé d’Amazone pour ces matériels. Les parallélogrammes sont de type medium ou large, selon qu’ils se relèvent à 20 ou à 60 cm, avec la possibilité d’un contrôle de section. « Mais, pour les betteraves, les “medium” suffisent. Les “large” correspondent davantage au maïs ou pour un binage plus tardif », ajoute le technicien. Le guidage de la machine est affaire de palpeurs, « comme des petites moustaches », qui suivent le rang. La bineuse peut alors se déplacer de 32 cm à gauche comme à droite, et « c’est utile dans les pentes ». Pour cela, une interface, avec un vérin hydraulique, est attelée au trois-points du tracteur. Sinon, place à une ou deux caméras pour guider la bineuse. Cette technologie, qui fait appel à de l’intelligence artificielle (IA), permet de détecter du vert sur du marron et du vert sur du vert. Dit autrement, des adventices sur un sol nu ou presque, et des mauvaises herbes au milieu d’une culture en croissance. Chaque caméra analyse un, deux ou trois rangs, en fonction du réglage de son angle de vue. « C’est l’agriculteur qui décide où positionner la caméra sur la bineuse », affirme Baptiste Millet. A 9 000 euros HT le système, mieux vaut y regarder à deux fois, nonobstant la précision offerte au travail. Mais rien n’empêche de débuter avec des palpeurs avant de passer au cinéma, assure-t-on chez Amazone, qui annonce un délai de livraison de six mois pour la Venterra, construite dans son usine de Leipzig (Saxe).