L’homologation européenne du glyphosate arrive à son terme le 15 décembre prochain. En effet, une autorisation pour 5 ans avait été accordée en décembre 2017. Cependant, le rapport commandé par la Commission européenne à l’Efsa sur la célèbre molécule a pris du retard et ne sera probablement disponible qu’en juin 2023. Le dossier fourni par les producteurs de glyphosate, et analysé par les 4 pays rapporteurs dont fait partie la France, est le plus gros dossier d’homologation jamais émis : 180 000 pages et 3 500 publications scientifiques. Le vote des États membres initialement prévu en décembre prochain sera donc reporté d’un an. L’Union européenne va-t-elle prolonger l’autorisation dans l’attente des conclusions de son agence de santé ? La question a été posée au Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (Scopaff), au sein duquel les États membres n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Puis le dossier est passé en comité d’appel, et le résultat a été le même. À noter qu’au sein de ces deux instances, la France s’est abstenue pour le vote. C’est donc maintenant à la Commission européenne de trancher la question. A priori, elle est favorable à une extension d’homologation d’un an. Réponse avant le 15 décembre 2022. Le processus d’évaluation de cette molécule comprend une consultation publique : une fois n’est pas coutume, les agriculteurs se sont exprimés en grand nombre. Même si cette dernière est clôturée, il reste encore une année à ceux qui sont favorables à cet « outil » pour faire entendre leur voix. À noter aussi que toutes les autorités scientifiques reconnues compétentes par la Commission européenne, qui se sont prononcées sur cette molécule, ont conclu à l’absence de risque (le Circ, qui avait conclu à la cancérogénicité de l’herbicide, n’est pas reconnu comme compétent par la Commission). Quoi qu’il en soit, le sort définitif du glyphosate pour les 5 prochaines années sera scellé en décembre 2023.
Renaud d’Hardivilliers