Partenaire de la manifestation Les Terres de Jim, organisée du 9 au 11 septembre à Outarville (45), Cristal Union est venu à la rencontre des planteurs et du grand public pour expliquer son engagement dans la décarbonation et la transition agroécologique. La réponse immédiate du groupe, par rapport à la tension sur l’énergie, est d’avancer d’une semaine le démarrage des sucreries, soit autour du 15 septembre, « C’est un bon compromis qui préserve le potentiel agronomique, tout en limitant nos besoins en gaz naturel dès janvier 2023, souligne Sarah Fornier, directrice de la communication. L’objectif est d’éviter toute rupture d’approvisionnement aux périodes les plus froides ». Elle rappelle que l’activité de transformation de la betterave en sucre reste prioritaire, « c’est une matière première périssable et on ne peut pas arrêter net une usine sans dommages. »
En parallèle, Cristal Union rationnalise sa consommation : « des mesures ont été prises afin d’arrêter la déshydratation des pulpes avec le gaz au bénéfice de la biomasse dont le déploiement a été accéléré », poursuit-elle. Un sécheur biomasse vient de démarrer chez Sidesup à Engenville dans le Loiret. Le groupe poursuit également sa stratégie de décarbonation amorcée depuis 2018 avec la conversion aux énergies à faible émission, gaz et biomasse. La prochaine étape sera la neutralité carbone en 2050 avec des usines fonctionnant avec leur propre source d’énergie, obtenue à partir des pulpes.
Protéger et irriguer
Autre enjeu pour les planteurs, partagé par Hervé Fouassier, président de la section Cristal Union de Corbeilles-en-Gâtinais en écho au message d’Emmanuel Macron sur Terres de Jim, appelant à garder la souveraineté alimentaire : maintenir le potentiel de productivité. « Solutions phytosanitaires, génétique, irrigation : nous devons disposer de tous nos moyens de production, précise-t-il. Sinon tout ce que nous produirons en moins en sucre, nous devrons l’importer, à qualité et durabilité inférieures ! » Cultivant 50 ha de betteraves, il note dans le Gâtinais une nette différence de développement pour les betteraves irriguées : « le rendement en sucre sera supérieur dans le sud de Paris aux 13 t par ha estimées en moyenne pour toutes les usines du groupe. » Pour lui, les pratiques qui se dessinent dans les prochaines années reposent sur un avancement de la date de semis, afin de soustraire la pousse active des plantes aux périodes de sécheresse, complété si besoin par de l’irrigation. Une étude réalisée en 2021 par Météo France pour Cristal Union sur l’impact du changement climatique confirme que l’avancement de la date de semis va devenir inévitable.