La santé de son troupeau, il en fait une priorité. « Tout passe par l’alimentation », déclare Fabien Vanneste, à l’entrée de son exploitation, manches retroussées. Betteravier et éleveur, il a repris l’élevage de ses parents en 2012, à Wiège-Faty. En novembre 2019, l’éleveur décide d’utiliser le mélange Pulp’Mix, une « solution de nutrition animale » pour les vaches laitières, un mélange de coproduits transformés par le groupe Tereos, qui permet de réduire les émissions de méthane. « J’avais eu des bons retours d’expérience, j’étais confiant sur le concept », confie-t-il. « C’est un avantage pour moi et mon élevage : les rations sont mieux réparties, les vaches trient moins et les coûts sont optimisés », ajoute Fabien Vanneste. Le mélange se construit du champ à l’assiette, en plusieurs étapes. Dans un premier temps, un diagnostic est établi : une ration adaptée à l’éleveur a été mise en place par Julien Duponchel, responsable technique en nutrition animale chez Tereos, avec l’aide d’un nutritionniste. Stéphane Lartisant, ingénieur en conseil, vient également s’assurer que le mélange prescrit est adapté. Après accord et achat des coproduits par l’éleveur, la partie logistique et transport du mélange est assurée par le groupe sucrier : la ration équilibrée peut être livrée en une ou deux fois. Le bol mélangeur prépare l’ensemble en fonction des tonnages, Julien Duponchel programme la ration qui est ensuite répartie en cube, dans un seul silo. L’éleveur reste toutefois maître de sa ration : il tasse et bâche lui-même le mélange. La fibre du mélange est découpée par un coupe et un pousse-cube, mais pas détassée.
Une alimentation plus équilibrée
Fabien Vanneste peut désormais fournir une alimentation complète et équilibrée. Il approche le mélange d’environ 20 cm une fois le matin et une fois le soir. « Il faut toujours que les vaches allongent le cou, ce qui les fait saliver », conseille t-il, en gardant toujours un œil sur son troupeau. L’éleveur met à disposition entre 25 et 30 tonnes d’ensilage, pour être tranquille 6 jours, ce qui simplifie son travail. « En 2017, je faisais venir des pulpes surpressées, que je mettais en strate, mais l’inconvénient est que les vaches avaient tendance à trier, les pulpes étaient appétentes ». En effet, les vaches dominantes allaient manger les pulpes, ce qui déséquilibrait les rations pour l’ensemble du troupeau. L’actuel mélange mis en place le 14 avril 2022 – 700 tonnes au total – se compose de la façon suivante : 150 t de pulpes surpressées, 60 t d’amyplus, 30 t de drêche, 90 t d’ensilage de ray-grass, en matière brute et l’alcomix, coproduit liquide des amidonneries de blé. Accolés à l’exploitation, les cubes formés dans le silo sont empilés, prêts à l’emploi.
Un gain à plusieurs étages
L’éleveur axonais reconnaît ne plus être dépendant du temps ; il met désormais une heure par semaine à organiser et à mettre à disposition la ration de ses vaches, contre 30 minutes tous les matins, auparavant. « Avec le système initial, je devais prévoir la réception des pulpes surpressées trois semaines avant l’ensilage de maïs, explique-t-il, il fallait prendre en compte la météo pour la maturité du maïs, que l’usine soit fonctionnelle à ce moment-là. Avec les années sèches, tout était déréglé, donc on avait un silo pour le maïs et un pour la pulpe, je devais alterner les cubes », complète l’éleveur. Côté environnement, une étude réalisée en 2020 par l’Inrae a révélé que le mélange Pulp’Mix réduisait de 8 % les émissions de gaz à effet de serre. L’espace de stockage de la nourriture animale est également optimisé, en n’utilisant qu’un silo. Les vaches de Fabien Vanneste mangent mieux, émettent moins de méthane et produisent entre 1,5 à 2 litres de lait supplémentaire par jour !
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