Comme tous les industriels français, les sucriers sont encore dans le flou. Seront-ils prioritaires en cas de pénurie énergétique, et échapperont-ils ainsi aux opérations de « délestage » que le gouvernement pourrait mettre en place ? Emmanuel Macron a annoncé le 14 juillet un « plan de sobriété » énergétique, qui doit être rendu public fin septembre, après les travaux de cinq groupes de travail sectoriels. Les industriels ont certes anticipé leurs achats pour couvrir leurs besoins, mais si Vladimir Poutine décide de fermer le robinet cet hiver, on n’ose penser aux conséquences d’un arrêt du process industriel en pleine campagne. En cas de coupures partielles, la consommation instantanée peut-être réduite en diminuant le tonnage de betteraves travaillé chaque jour, ce qui aura pour effet mécanique d’allonger la durée de campagne.
À l’instar de Tereos, les autres sucriers réfléchissent également à avancer leur campagne pour éviter le risque de délestage cet hiver, et ils devaient prendre leur décision cette semaine. Cristal Union et Lesaffre ont déjà revu à la hausse les indemnités d’arrachage précoce en concordance avec les prix des betteraves 2022.