La réduction de 100 % des émissions de CO2 des véhicules légers en 2035 va-t-il signifier pour autant la fin des moteurs thermiques à cette échéance ? Pas si sûr veut croire la Collective du bioéthanol, qui « salue la position du Conseil en faveur de la neutralité technologique, favorable à une transition abordable, juste, progressive et sans verrouillage technologique. »
Les ministres l’Environnement des différents Etats membres sont en effet parvenus, dans la nuit du 28 au 29 juin à Luxembourg, à une position commune sur plusieurs textes du paquet d’ajustement au nouvel objectif climatique de l’Union Européenne. Parmi eux, le règlement sur les normes d’émission de CO2 pour les voitures. Les Vingt-sept ont convenu d’introduire un objectif de réduction des émissions de CO2 des voitures neuves de 100 % d’ici à 2035. Pour beaucoup d’observateurs, l’objectif affiché est d’interdire les moteurs thermiques à partir de cette date.
Analyse de cycle de vie
Mais les trilogues vont s’engager entre la Commission, le Parlement européen et le Conseil (Etats membres) dont la position du sera déterminante dans la négociation. Et la Collective du bioéthanol relève que le Conseil a ouvert la porte à l’approche d’une analyse du cycle de vie, qui permettrait à un carburant « zéro émission de carbone », par exemple une essence de synthèse (un carburant obtenu sans pétrole, via un procédé chimique à partir de matières premières contenant du carbone et de l’hydrogène) complété par un biocarburant comme le Superéthanol-E85, de trouver sa place après 2035.
La Collective du bioéthanol soutient que « seule la mesure des émissions de gaz à effet de serre en analyse de cycle de vie permettra de conserver des alternatives tout aussi efficaces que les véhicules 100 % électriques, dans le respect du principe de neutralité technologique. » Mesurée du « champ à la roue » et non plus « au seul pot d’échappement en vigueur dans le Règlement actuel », un véhicule hybride flex-E85 fait mieux qu’un véhicule électrique en Europe (voir BF 1146 p 11).