Le BSV 2.0 intègre davantage les enjeux de l’agroécologie en prenant plus en compte la biodiversité fonctionnelle et les produits de biocontrôle, afin de renforcer le socle technique sur la protection intégrée. Des informations sur la biodiversité seront communiquées par le Muséum national d’histoire naturelle. Pour piloter cette mission, les chambres d’agriculture reçoivent une enveloppe de 6,5 M€. Plus pragmatique et ergonomique, le dispositif va réunir les bases de données en une seule, s’appuyant sur la plateforme Vigicultures d’Arvalis, de Terres Inovia et de l’ITB.
Interopérable, ce système revu par l’Acta pourra être connecté aux autres réseaux d’observation sur le terrain. Autre évolution : la mise en place d’une matrice de priorisation dans le suivi des couples bioagresseur et culture pour 2023. Elle se décline au niveau national et au niveau régional. Au niveau national, 395 couples culture-bioagresseur à enjeu de réduction de l’Indice de fréquence de traitement (IFT) sont retenus pour 28 cultures à partir des listes régionales issues des observations historiques pour former ce premier socle de la matrice.
« À ce jour, nous n’avons pas connaissance du détail de cette liste, même si nous savons que la betterave est retenue. En plus du puceron vert vecteur de la jaunisse, nous espérons que la cercosporiose et le charançon soient intégrés à la liste nationale », explique Céline Gouwie, responsable de la biosurveillance à l’ITB. Ces cibles de priorité nationale bénéficieront d’axes de recherche, de modélisation, d’optimisation du maillage.
Le deuxième socle de la matrice intègre les couples bioagresseur-culture à enjeu d’exportation ou ayant par exemple une problématique one health comme l’ergot de seigle, les mycotoxines… La surveillance d’organismes non recensés sera examinée au cas par cas. Quant au suivi des Effets non intentionnels des pratiques agricoles (ENI), doté d’une enveloppe d’1 M€, il s’appuie sur 500 parcelles et 400 analyses de la résistance des bioagresseurs. Le dispositif se met progressivement en place. Cette campagne, l’ITB va surveiller dans les rotations betteravières 50 maladies, insectes, plantes parasites et 10 auxiliaires avec un budget en baisse de 7 %.