Combien d’abeilles sortent butiner ? Combien meurent chaque jour ? Dès avril, pour répondre plus vite et plus précisément aux causes non naturelles de pertes d’abeilles domestiques, le spécialiste des ruches connectées, BeeGuard, commercialise un compteur d’abeilles intelligent. Cette innovation complète les capteurs déjà placés dans et autour de la ruche pour évaluer l’impact des activités d’humaines sur l’environnement, grâce à la surveillance des abeilles. « Si une pollution, un traitement phytosanitaire inapproprié ou un parasitisme cause la surmortalité d’une colonie, nous allons désormais pouvoir le détecter très rapidement avec la reconnaissance par vidéo ! », explique Coline Déjean, chargée du développement commercial chez BeeGuard. Alerté via son smartphone, notamment sur le taux de mortalité journalier des abeilles, l’apiculteur prend rapidement les mesures adaptées en cas de pertes anormales. Par exemple, il sait s’il doit déplacer ses ruches car la ressource en plantes mellifères manque ou si un parasite est présent. « Demain, grâce à l’analyse d’images, nous saurons quantifier la présence du varroa », ajoute-t-elle.
Ce dispositif s’ajoute à l’offre de balances connectées et de stations météo, déjà commercialisées dans 14 pays depuis 2016 avec plus de 4 000 ruches équipées. Développé en partenariat avec Inrae d’Avignon et Apilab, le compteur d’abeilles BeeLive fait partie de l’offre Apialert de l’entreprise toulousaine. « Notre offre s’adresse aux collectivités, aux entreprises dans le cadre de leur politique RSE, aux groupes d’agriculteurs, aux structures de recherche, souligne Coline Déjean. Point important, notamment dans une approche RSE : ces dispositifs sont conçus et fabriqués en France ».
Plan Pollinisateur
Cette innovation de la French Agritech pourrait servir de référence pour les pouvoirs publics dans le suivi de la transition agroécologique. « Dans le cadre du PNRI de la filière betteravière ou du Plan Pollinisateur 2021-2026, nous pourrions nous positionner comme experts pour élaborer des indicateurs de mesures, car nous avons la connaissance du secteur agricole, des semences, des produits phytosanitaires et des pollinisateurs », ajoute-t-elle.
L’entreprise a aussi signé le 3 mars, au Salon international de l’Agriculture, une convention de partenariat avec le label européen BeeFriendly. Elle va équiper plusieurs ruches installées au cœur de ses projets agricoles, avec ses technologies de biosurveillance. « Ce qui nous intéresse dans ces nouvelles technologies, c’est de pouvoir mesurer en temps réel l’effet des pratiques des agriculteurs sur les abeilles et d’orienter nos programmes d’accompagnement sur la biodiversité et les pratiques phytosanitaires en fonction de ce qu’on va observer », souligne Amélie Bajolet, présidente du label Bee Friendly. En France, plus de 80 entreprises agricoles et agro-alimentaires sont partenaires, couvrant une vingtaine de filières.