Les sucreries européennes manqueront-elles de betteraves l’année prochaine ? C’est en tout cas la crainte du syndicat européen des producteurs de betteraves, qui annonce dans un communiqué du 16 mars dernier que la surface betteravière 2022-2023 est en baisse pour la cinquième année consécutive (l’UE cultivait 1,525 Mha en 2018, contre 1,385 ha en 2021). Et cette baisse atteindra encore 2 % cette année !
« Dans le contexte de la hausse des prix des cultures alternatives, une nouvelle baisse de la surface betteravière lors de la campagne 2023-2024 pourrait conduire à une situation de crise, en termes d’approvisionnement en betterave, dans plusieurs régions européennes », s’inquiètent les producteurs alors qu’une communication de la Commission européenne sur la résilience du système alimentaire communautaire est prévue le 23 mars.
Engrais et carburants
Pour cette année, le syndicat européen estime la hausse des coûts de production de la betterave d’au moins 20 à 25 % en 2022, liée au renchérissement des engrais et des carburants. « L’envolée des prix de l’énergie, et en particulier du gaz, augmente considérablement les coûts de transformation de la betterave », ajoute la CIBE, qui demande de prendre en compte ces paramètres dans les négociations contractuelles en cours entre vendeurs et acheteurs de sucre.
Selon les producteurs de betteraves, ces fondamentaux soulignent que le prix de référence du sucre de 404,4 €/t sortie usine – qui n’a pas bougé depuis 17 ans – doit être revu en prenant en compte la hausse significative des coûts agricoles et industriels, de manière à bâtir un filet de sécurité efficace pour le secteur.