Le superéthanol-E85 a été très courtisé par les visiteurs du salon de l’Agriculture et la filière en a profité pour interpeller l’Europe afin d’augmenter le plafond de 7 % imposé par la directive européenne sur les énergies renouvelables (EnR). En plafonnant les biocarburants, « nous allons manquer de ressources réglementairement autorisées pour continuer à développer l’utilisation du bioéthanol », regrette Sylvain Demoures, secrétaire général du Snpaa (syndicat national des producteurs d’alcool agricole). Pourtant, la filière insiste sur les bienfaits du superéthanol-E85 qui reste le carburant le moins cher, soit à 0,75 €, avec un écart de prix d’environ 1 € par rapport aux autres essences, selon les calculs de la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), pour janvier 2022. Biomotors et Flexfuel Energy Development, les deux entreprises principales proposant des boîtiers homologués, se sont présentées successivement sur le stand de la filière durant le salon de l’Agriculture, afin de répondre aux questions des consommateurs sur les options qui s’offrent à eux lorsqu’ils souhaitent passer au bioéthanol. Les ventes, en hausse depuis 2020, devraient suivre une courbe ascendante : après 30 000 ventes enregistrées sur l’année 2021, la filière table sur 40 000 ventes de boîtiers pour 2022.
GRDF souligne le rôle du biométhane pour le climat
Lors d’une table d’hôte organisée par GRDF, de nombreux acteurs du biométhane se sont réunis sur le stand #Agridemain pour répondre à la problématique suivante : le biométhane, élément clé de la stratégie française pour l’énergie et le climat ? « C’est un véritable métier », reconnaît Jean-François Delaitre, agriculteur et président de l’AAMF (association des agriculteurs méthaniseurs de France), pour qui il faut s’investir « 24 heures sur 24 ». Jean-François Delaitre souhaite davantage communiquer auprès des agriculteurs, des habitants des milieux ruraux, sur ce métier qui, selon lui, assure aux agriculteurs « un futur sur le long terme, avec toutes les composantes : une production alimentaire, énergétique, et participer à cette transition ». Les élus locaux sont aussi concernés par le biométhane : ils ont de plus en plus envie d’avoir un territoire neutre. Dans ces projets ruraux, ils jouent deux rôles majeurs : le premier est d’avoir une vision stratégique du territoire, qui s’apparente à une vision énergétique, pour trouver des solutions, via le biométhane, pour obtenir des territoires verts. Leur deuxième rôle est d’accompagner les projets, en faisant de la pédagogie auprès de la population. Les différents acteurs présents sur le stand #Agridemain ont demandé un accompagnement financier, de la part de l’État et ils alertent sur les futures pertes énergétiques : « l’électricité ne fera pas tout, il faudra s’appuyer sur du gaz vert », s’alarme Gérald Gallet, directeur général du syndicat d’énergie de Seine-et-Marne. La méthanisation sera un des moyens pour améliorer l’autonomie en matière d’énergie et réduire notre dépendance gazière à la Russie.