En prélevée, la restriction à une dose de 100 grammes/ha maximum frappe toujours les herbicides à base de s-métolachlore. Cette mesure s’accompagne de conditions d’emploi bien précises, dans le but de protéger la ressource en eau.
En pré, le s-métolachlore encadré
Les doses autorisées de produits commerciaux sont désormais limitées à 1,09 l/ha pour Dual God Safener, à 1,04 l/ha pour Mercantor Gold, à 2,5 l/ha pour Camix. Par précaution, les firmes conseillent d’appliquer le s-métolachlore en post-levée précoce plutôt qu’en prélevée du maïs. Avant la levée, une application localisée du s-metolachlore sur le rang de semis reste préférable à l’application en plein. Syngenta France a aussi inclus aussi dans sa démarche de progrès le respect d’une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d’eau, avec un dispositif végétalisé permanent non traité de 5 mètres. Ascenza promeut aussi les bonnes pratiques avec le Deflexo S à base de s-métolachlore : 1000 g/ha max, décalage en post-précoce et pas d’application dans les aires de captage ou les zones sensibles.
Antidicots de post : l’après bromoxynil
La campagne 2021 était la dernière pour utiliser les stocks restant de bromoxynil (Emblem), retiré depuis le 17 janvier 2021. Ce produit de post-levée venait en renfort d’une base antidicots sur mercuriale, renouées, véronique de perse, pensée, gaillet. En remplacement, il existe des alternatives, à choisir en fonction de la flore. Bayer propose la solution Capreno + huile à large spectre. Sur les renouées et les mercuriales, les produits Callisto, Calaris, Monsoon Active assurent un assez bon contrôle. Sur mercuriale, il est aussi possible de se tourner vers des herbicides tels que Pampa, Peak, Equip. Sur véronique de perse, on peut intervenir dès la pré-levée, voire en post-levée très précoce avec un herbicide contenant de la pendiméthaline (Prowl). Un rattrapage de post-levée est aussi possible sur de très jeunes véroniques en renforçant le programme antidicots avec du pyridate (Onyx) ou de la bentazone (Basagran SG).
Nouvelles conditions d’emploi pour 2 produits
Une révision de l’autorisation de mise sur le marché du prosulfuron modifie les conditions d’emploi des spécialités Peak et Casper. Elle impose de ne pas appliquer, tous les trois ans sur une même parcelle, plus de 20 g de prosulfuron par hectare. Cette contrainte se traduit par les dosages suivants : 0,0266 kg/ha de Peak et 0,400 kg/ha de Casper maximum sur 3 ans.
Autre changement en 2022, le classement de la mésotrione (Callisto, Daneva, Maïsotrione) se modifie et les autorisations de vente sont en révision pour tous les produits contenant cette substance. Ce processus entraîne des changements sur les mélanges et les modes d’application d’herbicides contenant la mésotrione. Par exemple, l’herbicide Calaris ne peut plus être fractionné ni mélangé à certaines matières actives. La liste des mélanges possibles est diffusée par Arvalis.
Antigraminées en post : les résistances progressent
Sur le terrain, les graminées estivales résistantes deviennent plus fréquentes, en particulier les sétaires et les digitaires moins sensibles aux herbicides à base de nicosulfuron (Pampa, Pantani). Quand cette résistance est installée dans une parcelle, le nicosulfuron n’aura plus d’action suffisante sur la population de graminées. Le programme de désherbage doit alors être modifié, en renforçant le premier passage avec un antigraminées d’action racinaire. Si la flore graminée n’est pas maîtrisée après la levée, il existe peu de solutions de rattrapage chimique, mais le recours au binage demeure possible.