L’Ukraine représente à elle seule 110 millions de tonnes de production de grandes cultures dont 90 millions destinés à l’exportation. La Russie et l’Ukraine réunies représentent 30 % des échanges mondiaux de céréales. Face à ce constat, les quatre associations spécialisées de la FNSEA (AGPB, AGPM, CGB et FOP) ont tenu à affirmer que tout risque de pénurie est exclu pour l’alimentation des Français et des Européens.
Cependant, les producteurs de grandes cultures sont touchés de plein fouet par les déséquilibres économiques de ce conflit, tout comme les filières animales. A court terme, le risque d’explosion des coûts de production, du prix des intrants (engrais notamment) et de l’énergie sont réels. Cette guerre montre l’importance stratégique de l’agriculture pour assurer la souveraineté alimentaire française et européenne, mais aussi l’approvisionnement de nombreux pays tels qu’en Afrique et au Moyen-Orient.
C’est pourquoi les les quatre associations spécialisées de la FNSEA veulent que l’Europe donne aux agriculteurs les moyens de produire. « Il faut repenser la stratégie européenne « Farm to fork » sans délai. L’Europe nous oblige à mettre en jachère 4 % des terres : cette orientation doit être stoppée immédiatement. Il faut redonner de la flexibilité aux exploitations agricoles, pour répondre à tous les enjeux de production », indique le communiqué signé par l’AGPB, l’AGPM, la CGB et la FOP.
Selon les professionnels, « la décroissance de la production agricole serait une folie au regard des besoins pour nourrir les hommes, protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et préserver la paix dans le monde ». Et ils appellent tous les responsables politiques français et européens à remettre l’accent sans délai sur le développement de notre capacité productive.