Dérogation néonicotinoïdes et contraintes sur les successions culturales en 2022
Cette dérogation permet l’utilisation des produits Cruiser SB (à base de thiaméthoxame) et
Gaucho 600 FS (à base d’imidaclopride) en traitements de semences. La dose permise est de 75 % de la dose AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Il s’agit de la même dose de matière active qu’en 2021. Elle avait permis de lutter contre les pucerons et les jaunisses virales (voir colonne de droite). Les deux produits seront complétés par de la téfluthrine afin de lutter contre le parasitisme souterrain (taupins, blaniules, atomaires souterrains,…).
Cette dérogation s’accompagne de contraintes sur les successions culturales. Le rang des cultures reste le même que celui de 2021, des cultures non mentionnées dans la dérogation précédente ont été ajoutées dans les successions culturales de la dérogation 2022. Les détails sont exposés dans les pages suivantes de ce cahier technique.
La demande de dérogation pour les produits à base de néonicotinoïdes est déposée par la filière chaque année et ne sera possible que jusqu’en 2023.
La culture de la betterave sans néonicotinoïdes
Il reste possible de protéger la culture contre les ravageurs du sol avec de la téfluthrine en traitement de semences Force 8 ou avec microgranulés Force 1,5 G. La téfluthrine est efficace contre les ravageurs souterrains mais ne protège pas la plante contre les ravageurs aériens et contre les pucerons en particulier.
Dans ce cas, la lutte contre les pucerons verts devra s’effectuer en végétation. Pour ce faire, l’ITB conseille le produit Teppeki à base de flonicamide (une seule application par an) et le produit Movento* à base de spirotétramate. Les produits Karate K et Mavrik Jet à base de pyréthrinoïdes et de carbamates restent déconseillés par l’ITB en raison de phénomènes de résistance avérée des pucerons verts.
L’Outil d’aide à la décision (OAD) « Alerte Pucerons » permet d’informer en temps réel, tout au long du printemps, sur le risque de puceron dans chaque zone géographique, afin d’aider au positionnement des traitements aphicides. Cet outil fonctionne sur la base de données transmises par le réseau de surveillance pucerons mis en place par la filière depuis 2019. L’OAD distingue le risque pour les parcelles avec des néonicotinoïdes (marquées par des « carrés ») et les parcelles sans protection néonicotinoïdes (marquées par des « ronds »). La couleur de chaque figure indique le nombre de traitements préconisés sur la parcelle.
Cet outil est disponible sur itbfr.org dans la rubrique « Outils et services ».
*Sous réserve de l’obtention d’une dérogation 120 jours en 2022 – Demande renouvelée par la filière en 2022.
En 2021, la dose de 75 % de la dose AMM des néonicotinoïdes a permis de lutter contre les jaunisses virales de la betterave comme le montre la photo ci-dessus. À gauche, le semis a été effectué avec des néonicotinoïdes et, à droite, en l’absence de ces traitements de semences et en l’absence de traitements foliaires. Les symptômes sont présents uniquement sur la parcelle de droite.
Dans un essai conduit en 2021 à Berny-en-Santerre (80), où les pucerons étaient bien présents (courbe bleue), les néonicotinoïdes (courbes rouge et verte) ont protégé les betteraves jusqu’au 16 juin (dernière notation effectuée au stade de 12 feuilles).