À l’occasion de l’assemblée générale du Gappi le 11 janvier, le groupe McCain a annoncé une revalorisation des prix de ses contrats de 20 % en moyenne pour 2022, soit une hausse de 27,11 €/t toutes variétés et périodes confondues. Un effort censé couvrir l’augmentation des coûts des fertilisants et de l’énergie (+ 200 à 300 % sur l’azote, + 100 % sur les autres éléments fertilisants et + 50 à 80 % sur l’énergie selon le Gappi). « Au vu des prix proposés, nous estimons que les producteurs vont pouvoir retrouver un intérêt à replanter des surfaces de pommes de terre, avec des perspectives de rentabilité », s’est félicité Bertrand Achte, président du Gappi. Avec ses nouveaux contrats, McCain entend pouvoir augmenter sa contractualisation de 1 415 ha en 2022, pour atteindre 17 000 hectares, soit une augmentation de 12 % du nombre de contrats.
Un bonus de 5 €/t
Le spécialiste des frites surgelées lance par ailleurs un nouveau système de contractualisation autour d’une filière d’agriculture de régénération à horizon 2030, « afin de remettre le sol au cœur du système de production ». Pour Maxence Turbant, directeur de l’agriculture France et Belgique de McCain, « la feuille de route pour les producteurs repose sur 7 piliers : la couverture des sols, la diversité des espèces dans la rotation, la réduction du travail du sol, une meilleure gestion des sols, l’impact mesuré des produits phytosanitaires, le maintien de la biodiversité et la matière organique des sols ». Sur ces 7 piliers, il y aura trois niveaux de notation : débutant, intermédiaire et expert. Pour cela, le groupe s’appuie sur les critères établis par l’association Earthworm et son programme « Des Sols vivants ». « Ce sera un système de temps long. Tous les producteurs ne seront pas experts en 2030 », reconnaît Maxence Turbant. Un nouveau contrat d’une durée de six ans sera proposé aux agriculteurs qui souhaiteraient s’engager dans cette voie. « Il s’agira d’une méthode d’amélioration continue, indexée sur un contrat annuel, avec une bonification supplémentaire de 5 €/t pour les producteurs engagés de façon volontaire. L’objectif fixé aux planteurs de pommes de terre sera d’atteindre le niveau de qualification intermédiaire d’ici 3 ans et de cocher certaines cases du niveau expert d’ici six ans », poursuit Maxence Turbant. McCain souhaite atteindre 10 % de ses producteurs dans cette filière d’agriculture régénératrice, « ce qui ne veut pas dire 100 % de leurs surfaces », précise le groupe. Concernant le marché du bio, le spécialiste des frites surgelées ne devrait pas développer davantage cette production en 2022. « Cela reste un marché stable et de niche. Nous ne constatons pas, à ce jour, d’engouements des consommateurs pour les frites bio », souligne Maxence Turbant.