L’indémodable Méca V4 de Monosem continue de tracer son sillon dans les parcelles betteravières. Depuis 2007, pour être précis. « Il peut recevoir un entraînement mécanique ou électrique de la distribution, rappelle Nicolas Levillain, formateur technique et commercial chez le constructeur de Largeasse (Deux-Sèvres). Sa distribution est gravitaire, ce qui implique que la semence soit parfaitement calibrée et sphérique. C’est dû au disque et aux encoches dans lesquelles viennent se loger les graines ». En fait, le Méca V4 est une machine hyperspécialisée, dépourvue de polyvalence – exception faite pour la chicorée et le colza –, betteravière jusqu’au bout des socs de mise en terre de la semence, mais non privée d’avantages. Outre sa légèreté, elle revient moins cher à l’achat qu’un semoir pneumatique puisqu’elle est sans turbine, ni doubles disques ouvreurs parmi les éléments présents sur l’autre outil betteravier de Monosem, le NG Plus 4 ou M, qui est aussi beaucoup plus ouvert sur d’autres cultures. Pour revenir au Méca V4, rappelons que sa conception offre deux types de contrôle de la profondeur de travail, par jauge avant ou par balancier. Il se présente soit avec un châssis repliable (12 et 18 rangs), soit avec un rigide (6, 12 et 18 rangs) toujours à 45/50 cm d’inter-rang. D’autre part, le jalonnage, la coupure de rang, la densité de semis et de fertilisation sont réalisables sur les Méca V4 à entraînement électrique depuis un terminal (Touch de Monosem fourni par Müller Elektronik) configuré Isobus, dans la cabine du tracteur. Concernant le NG Plus 4 « machine polyvalente par excellence », souligne Nicolas Levillain, « avec des écartements variables sur six à douze rangs, sa dernière évolution significative reste la métamorphose d’un douze rangs pour les betteraves en un huit rangs pour le maïs et son bénéfice économique sous-jacent ».
De 12 à 8 rangs en trois heures
Chez Kuhn, le Kosma se présente comme une machine à la précision horlogère. « Une qualité recherchée par les betteraviers » ne manque pas de souligner Eugénie Gojard, responsable des produits monograines du constructeur alsacien. Cette façon de placer la graine au centimètre, là où elle doit être dans le sillon, résulte d’une « distribution classique, par dépression, semblable à celle du Maxima 3 ». La comparaison ne s’arrête pas là avec ce semoir très polyvalent à la longue histoire. « Si l’on compare deux douze-rangs Kosma et Maxima 3, le Kosma est trois cents kilos plus léger », ajoute Eugénie Gojard. D’où un avantage pour le tracteur en termes de relevage, de puissance requise et de consommation de carburant. Le Kosma se montre particulièrement adapté au semis de betteraves avec un châssis R (repliable en trois parties). Sans perdre la possibilité de passer, si nécessaire, au semis de maïs. « La transformation d’un douze-rangs à 45/50 cm d’écartement à un huit-rangs à 75 cm requiert trois heures de main-d’œuvre à deux personnes. Avec un semoir, vous faites deux cultures », affirme Eugénie Gojard. La force de terrage est comprise entre 95 et 120 kg, ce qui procure une grande stabilité de la machine au semis et une profondeur de travail régulière. Parmi ses caractéristiques principales, le semoir est pourvu de trémies de 50 litres comme sur le Maxima 3. L’entraînement de sa distribution peut être mécanique ou électrique (en option). Auquel cas il profite d’un système d’alimentation autonome d’une tension de 48 volts qui l’affranchit d’éventuelles variations électriques créées par le tracteur. « L’entraînement électrique de la distribution est un plus, renchérit la responsable des monograines de Kuhn. Parce qu’avec une configuration Isobus de la machine, il ouvre, entre autres applications, sur la modulation de dose et la coupure de section, cette dernière restant accessible, il est vrai, avec un entraînement mécanique ». Il faut aussi noter, au nombre des options utiles sur une telle machine, la possibilité de monter un chasse-motte et un chasse-débris rotatif, l’un et l’autre profitant du même support et d’un réglage appréciable de la hauteur.
Semoir betteravier – plus la chicorée et le colza –, le Matrix de Grimme apparu en 2016 a enregistré l’an passé une ultime évolution portant sur la fertilisation au semis. Le constructeur de Damme (Basse-Saxe) propose sur ses modèles 1200 et 1800 (12 et 18 rangs espacés de 45/50 cm) une pré-disposition constituée d’une double poutre et, pour chaque rang, d’un élément incorporateur formé d’un double disque d’enfouissement de 400 mm de diamètre monté sur une lame de ressort. À charge pour l’agriculteur d’utiliser la cuve ou la trémie dont il dispose. La solution permet d’apporter un engrais aussi bien solide que liquide sur le rang ou sur l’inter-rang. De plus, l’équipement se montre compatible avec la plupart des têtes de répartition (solide ou liquide) disponibles sur le marché. Depuis 2021, le Matrix peut également semer (en option) suivant une carte de modulation de dose intra-parcellaire. Le pilotage, au format Isobus, s’effectue via les terminaux CCI 800 ou 1200 de Grimme, ou via celui du tracteur. Cet équipement autorise aussi le jalonnage et la coupure de section.